États-Unis : des experts préconisent de dépister la dépression en routine

Aux Etats-Unis, un groupe d'experts indépendant a recommandé ce 26 janvier un dépistage de la dépression "chez tous les adultes", et tout particulièrement chez les femmes enceintes et celles venant d'accoucher. Selon leur analyse des données scientifiques disponibles, un tel dépistage de routine, pour peu qu'il soit suivi d'une prise en charge active, permet de limiter efficacement l'aggravation de la dépression.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
États-Unis : des experts préconisent de dépister la dépression en routine. Une préconisation qui pourrait également faire sens en France... (reportage diffusé le 27 janvier 2016)
États-Unis : des experts préconisent de dépister la dépression en routine. Une préconisation qui pourrait également faire sens en France... (reportage diffusé le 27 janvier 2016)

Un groupement d'experts étasuniens spécialisés dans les questions de prévention, l'U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF), vient d’actualiser ses recommandations aux autorités sanitaires concernant la dépression. Selon ce comité scientifique, les études cliniques suggèrent fortement qu’aux Etats-Unis un dépistage de routine de la dépression contribuerait à une diminution significative du nombre de personnes chez qui la maladie évolue vers des formes graves.

Les femmes enceintes et celles venant d'accoucher sont, soulignent les experts, tout particulièrement concernées. Se référant à des données de 2005, ils notent qu'aux Etats-Unis, près d'une femme enceinte sur dix - et une proportion analogue de jeunes mères - présente les symptômes caractéristiques d’un épisode dépressif majeur. Or, la dépression maternelle est associée à des interactions "de qualité inférieure" avec le bébé, un accroissement du risque de problèmes émotionnels et comportementaux et des difficultés d’adaptation scolaire. Des travaux récents semblent confirmer les bénéfices du dépistage précoce de la dépression chez ces femmes. Jusqu'à présent, aucune préconisation spécifique ne les concernait.

Les experts notent toutefois que ce dépistage ne fait sens que s'il s’accompagne du traitement des patients, par psychothérapie et/ou accompagnement par antidépresseurs - la première option étant à privilégier "par précaution" pour les femmes enceintes, du fait d’interaction potentielles des molécules actives des médicaments de dernière génération avec le développement fœtal.