Covid : premier mort en Chine depuis 8 mois, une équipe de l'OMS est arrivée sur place

La Chine a fait état ce 14 janvier de son premier décès dû au Covid-19 depuis huit mois, au moment où une équipe d'experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrivait dans le pays pour enquêter sur les origines du coronavirus.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Covid : premier mort en Chine depuis 8 mois, une équipe de l'OMS est arrivée sur place

La Chine, où le Covid a fait son apparition il y a un an, a largement éradiqué l'épidémie depuis le printemps, grâce à de stricts contrôles des déplacements, au port du masque généralisé, aux mesures de confinement et aux applications de traçage pour téléphone portable.

Mais la Chine enregistre ces derniers jours des bilans en hausse - même s'ils restent très loin des décomptes annoncés à l'étranger. Ce 14 janvier, le pays a rapporté le pire bilan quotidien en termes de contamination depuis le mois de mars.

La majorité des nouveaux cas rapportés l'ont été dans le Hebei, l'immense province qui entoure la capitale Pékin (81 contaminations). Et c'est précisément dans cette province qu'un décès dû au nouveau coronavirus a été annoncé par les autorités sanitaires. Elles n'ont donné aucune autre précision.

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Premier décès depuis mai

Le dernier décès en Chine lié au Covid-19 remontait officiellement à mai dernier. A en croire le bilan officiel, 4.635 personnes dans le pays ont désormais succombé à la maladie.

La nouvelle a rapidement fait réagir sur les réseaux sociaux et le sujet dépassait les 100 millions de vues sur Weibo, l'équivalent de Twitter en Chine. "C'est choquant, ça fait si longtemps que j'avais pas vu les mots +mort du virus+" en Chine, s'alarmait un internaute, disant espérer rapidement la fin de l'épidémie.

De nouveaux foyers du virus

Ce nouveau décès enregistré en Chine survient après l'apparition ces derniers jours de plusieurs foyers de contamination, entraînant une réponse ferme des autorités.

Le Heilongjiang, province limitrophe de la Russie, a ainsi proclamé le 13 janvier un "état d'urgence" épidémique. Ses 37,5 millions d'habitants ont reçu pour consigne de rester dans la province sauf cas d'urgence et d'annuler tout rassemblement prévu.

De nouvelles restrictions

Une des villes de la province, Suihua, qui compte sur son vaste territoire plus de 5 millions d'habitants, a été placée en quarantaine le 11 janvier. Les habitants doivent rester chez eux et les transports publics ont été suspendus.

La recrudescence des cas de Covid inquiète le pouvoir à l'approche du Nouvel An chinois, qui tombe cette année le 12 février, et donne lieu à des centaines de millions de déplacements de travailleurs migrants rentrant dans leur famille.

Il est toutefois peu probable que la Chine connaisse une "propagation à grande échelle" du coronavirus, a cependant assuré mercredi Feng Zijian, directeur adjoint du Centre national chinois de contrôle et de prévention des maladies.

Mission de l’OMS

C'est dans ce contexte qu'une équipe de l'OMS est arrivée ce 14 janvier en Chine, à Wuhan (centre) où le virus a pour la première fois été signalé fin 2019. 

Cette équipe de l'OMS est composée de 10 scientifiques de différentes nationalités et sera chargée de remonter aux origines du Covid-19. Les experts doivent être soumis dès leur arrivée à une quarantaine de deux semaines.

La visite est ultra-sensible pour le régime chinois, soucieux d'écarter toute responsabilité dans l'épidémie qui a fait près de deux millions de morts dans le monde. Initialement prévue la semaine dernière, elle avait été annulée à la dernière minute faute de toutes les autorisations nécessaires pour l'équipe. Et lors d'une rare critique de la Chine, le patron de l'OMS avait regretté que ses enquêteurs n'aient pas pu se rendre dans le pays.

« Réduire les risques à l’avenir »

Cette mission de l'OMS devrait durer entre cinq et six semaines. Elle permettra d'explorer "toutes les pistes" mais ne cherchera pas à désigner un coupable, a indiqué à l'AFP l'un des membres, Fabian Leendertz, de l'institut Robert Koch en Allemagne.

"Il s'agit de comprendre ce qui s'est passé pour réduire les risques à l'avenir", a insisté M. Leendertz. Mais "il ne faut pas s'attendre à ce que [...] l'équipe revienne avec des résultats concluants" dès cette première visite, a-t-il mis en garde.