AVC : une "révolution médicale" sous-utilisée

La Haute autorité de santé (HAS) souhaite généraliser le recours à la thrombectomie mécanique en cas d'AVC ischémique.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Le recours à la thrombectomie mécanique est encore trop rare
Le recours à la thrombectomie mécanique est encore trop rare

Le traitement de certains accidents vasculaires cérébraux (AVC) a bénéficié ces dernières années d'une "révolution médicale", mais il reste à la généraliser, a constaté ce jeudi 26 juillet la Haute autorité de santé, avec des propositions pour y parvenir. L'objectif est de "permettre à tous un accès à la thrombectomie mécanique", écrit la HAS.

L'AVC intervient quand "le sang ne parvient plus à irriguer correctement le cerveau, soit parce qu'une artère est bouchée (AVC ischémique), soit parce qu'il y a une hémorragie". En cas d'AVC ischémique (80% des cas), deux techniques sont employées pour rétablir la circulation sanguine. La première, la thrombolyse intraveineuse, consiste à injecter "un produit qui va désagréger le caillot obstruant l'artère". La seconde, la thrombectomie mécanique, "consiste à extraire le caillot de façon mécanique avec un dispositif médical spécifique", a détaillé la HAS. Les deux techniques peuvent être combinées.


"Qu'est-ce que la thrombectomie ?", les explications de Benoît Thevenet

Seuls 4% des patients en ont bénéficié en 2017

Mais la seconde reste trop rare, avec seulement 4% des patients qui en ont bénéficié en 2017. La France manque d'unités et de médecins, dans les hôpitaux, capables de réaliser cet acte. La HAS a donc proposé de "mailler le territoire" pour "permettre le déploiement rapide de cette technique".

D'abord, il faudra "augmenter le nombre de professionnels de santé autorisés à réaliser cet acte", au-delà des neuroradiologues interventionnels, en habilitant "radiologues, neurologues, neurochirurgiens, et si besoin cardiologues interventionnels". Et ensuite "renforcer les unités déjà autorisées à pratiquer la thrombectomie mécanique", au nombre de 39 aujourd'hui, et "créer de nouveaux centres dédiés à la thrombectomie mécanique".

La Haute autorité de santé ajoute la nécessité d'"informer le grand public sur l'AVC et sa prise en charge", afin que les victimes soient diagnostiquées au plus vite et emmenées aux urgences.

Après les premiers signes d'un AVC, la thrombolyse intraveineuse doit être pratiquée dans les quatre heures et demie qui suivent, et la thrombectomie mécanique dans les six heures.