Bulletin de santé du 17 août 2011

Des vaisseaux sanguins qui supprimeraient des tumeurs, cinq variations génétiques liées au cancer de la prostate découvertes, les premières naissances issues de la congélation ultra-rapide d'embryons, le cancer de la vessie lié au tabagisme... C'est l'information médicale du jour.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Bulletin de santé du 17 août 2011

Découverte de vaisseaux sanguins qui facilitent l'éradication des tumeurs

Des chercheurs français ont découvert de nouveaux vaisseaux sanguins qui participent à l'éradication de tumeurs en favorisant l'arrivée sur place de globules blancs tueurs.

Cette découverte pourrait à terme déboucher sur une amélioration du traitement de certains cancers, indique Jean-Philippe Girard (Inserm CNRS/Université Toulouse III-Paul Sabatier) qui a dirigé ces travaux paraissant dans la revue bimensuelle américaine Cancer Research.

Dans l'organisme, une catégorie de globules blancs, appelés "lymphocytes tueurs", est chargée de reconnaître et de détruire les cellules cancéreuses. Cependant, l'éradication de la maladie requiert la présence de millions de globules tueurs au contact des tumeurs.

Les chercheurs ont voulu savoir comment ces derniers parvenaient à pénétrer dans les tumeurs pour les détruire. En étudiant près de 150 patientes souffrant d'un cancer du sein, les chercheurs ont ainsi découvert la présence d'un type particulier de vaisseaux sanguins, appelés HEV, qui se développent à la périphérie des tumeurs.

Normalement, ces vaisseaux HEV sont présents dans les ganglions où ils servent de porte d'entrée aux lymphocytes provenant du sang. À l'examen, les chercheurs se sont aperçus que la paroi de ces vaisseaux est tapissée de cellules arrondies et cette morphologie facilite le passage des lymphocytes du sang vers les tissus.

L'équipe toulousaine a constaté que la présence de grandes quantités de lymphocytes tueurs dans les tumeurs du sein était liée à la présence d'un grand nombre de ces vaisseaux HEV dans ces tumeurs. Cela suggère que, comme dans les ganglions, ces vaisseaux constituent la porte d'entrée des lymphocytes dans les tumeurs.

Prochaine étape : confirmer ces résultats sur un millier de patientes pour le cancer du sein et autant pour celui de côlon et sur un peu moins de malades pour le cancer de l'ovaire, moins fréquent.

Les chercheurs débutent également l'étude de l'influence de ces vaisseaux HEV, recruteurs de globules tueurs, sur la réponse aux thérapeutiques (chimio et radiothérapies) couramment utilisées pour traiter le cancer du sein.

Source : AFP

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Découverte de 5 variations génétiques liées au cancer agressif de la prostate

La découverte annoncée mardi 16 août de cinq variations génétiques héréditaires liées aux cancers les plus agressifs de la prostate, ouvre la voie à un test sanguin pour mieux distinguer les tumeurs dangereuses de celles à évolution lente, évitant des traitements inutiles.

"Des bio-marqueurs pouvant faire la distinction entre les patients atteints d'une tumeur de la prostate dormante et ceux souffrant d'un cancer plus agressif manquent cruellement", explique le Dr Janet Stanford, co-directrice du programme de recherche sur le cancer de la prostate au Hutchinson Center, principal auteur de cette étude clinique publiée dans la version en ligne de la revue américaine "Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention".

Les participants porteurs de quatre de ces cinq variations avaient un risque de décéder de leur cancer prostatique 50 % plus élevé que ceux présentant seulement deux ou moins de ces mutations.

Le Hutchinson Center a déposé une demande de brevet pour ces cinq marqueurs.

Aujourd'hui, un nombre élevé d'hommes, surtout les plus âgés, ayant une tumeur de la prostate à évolution lente avec une faible probabilité d'en décéder, subissent des traitements inutiles comme l'ablation de la glande et souffrent d'effets secondaires, tels l'impuissance sexuelle ou l'incontinence urinaire. De plus, ces traitements inutiles ont un coût financier élevé estimé entre 2 et 3 milliards de dollars par an aux Etats-Unis.

Pour cette étude, les chercheurs dont ceux travaillant pour l'Institut national américain du cancer (NCI), ont analysé l'ADN dans des échantillons de sang prélevés sur un groupe de 1 309 hommes à Seattle atteints d'un cancer de la prostate et âgés de 35 à 74 ans au moment du diagnostic. Ils ont étudié 937 variations dans 156 gènes. 22 de ces variations sont apparues comme étant liées à la mortalité résultant de ce cancer.

Les auteurs de l'étude ont ensuite étudié ces 22 variations génétiques dans une autre population de 2 875 hommes en Suède de 35 et 74 ans souffrant d'un cancer de la prostate.

Ils ont déterminé que 5 de ces variations dans l'ADN étaient très fortement liées à la mortalité consécutive à un cancer de la prostate.

 

Source : AFP

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Tabagisme et cancer de la vessie : les femmes aussi !

Le tabagisme est responsable de la moitié des cancers de la vessie chez les femmes soit une proportion égale à celle des hommes et plus élevée qu'estimée précédemment, selon une étude publiée, mardi 16 août 2011, dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Les études menées auparavant liaient entre 20 à 30 % de ces cancers au tabagisme. Cet accroissement paraît résulter de l'augmentation du nombre de femmes qui fument, selon des observations faites lors de cette recherche qui s'est appuyée sur des données portant sur plus de 450 000 personnes.

D'autres études ont aussi montré que la proportion des femmes qui fument est désormais comparable à celle des hommes dans l'ensemble de la population américaine, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

La plupart des études précédentes sur le lien entre tabagisme et cancer de la vessie avaient été menées à des périodes durant lesquelles fumer était beaucoup moins fréquent chez les femmes. "Les fumeuses dans notre recherche ont un risque quadruplé de développer un cancer de la vessie comparativement à trois fois plus dans les études précédentes", précise l'épidémiologiste Neal Freedman, de l'Institut national américain du cancer, principal auteur de ces travaux.

"Le taux de cancers de la vessie aux Etats-Unis a été relativement stable ces trente dernières années, malgré le fait que le tabagisme dans l'ensemble de la population a diminué", ajoute-il. Environ 20 % de la population adulte continue à fumer aux Etats-Unis. Ce risque plus élevé chez les femmes comparé au milieu et à la fin des années 1990 pourrait expliquer pourquoi le taux de cancer de la vessie n'a pas diminué durant cette période aux Etats-Unis.

"Ce lien plus fort entre tabagisme et cancer de la vessie pourrait peut-être aussi indiquer un changement dans la composition des cigarettes au cours des années", observe ce chercheur.

Bien que les concentrations de nicotine et de goudron dans les cigarettes ont diminué ces dernières années, il y a apparemment eu une augmentation dans les teneurs de certaines substances cancérigènes liées au cancer de la vessie, selon l'étude.

Source : AFP

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Premières naissances en France après congélation ultra-rapide d'embryons

Pour la première fois en France, une naissance, celle de deux jumelles nées le 8 août dernier, a été obtenue grâce à la technique de congélation ultra-rapide d'embryon appelée "vitrification embryonnaire", réalisée à l'hôpital Jean Verdier (Seine-Saint Denis).

"Les petites filles se portent bien et sont rentrées avec leur mère à la maison", a annoncé le Dr Christophe Sifer, responsable de l'Unité de biologie de la reproduction de l'hôpital Jean Verdier (Assistance publique des hôpitaux de Paris, AP-HP), qui fait état de 28 grossesses en cours dans son service grâce à cette méthode.

Source : AFP