Masques antipollution : leur efficacité n'est pas démontrée selon l'Anses
Dans un rapport publié mercredi, L'Anses ne recommande pas l'utilisation des masques "antipollution" du fait des données disponibles insuffisantes pour attester d'un bénéfice sanitaire.
Les masques censés protéger contre la pollution de l'air seraient donc inutiles. C'est la conclusion d'un rapport de l'Anses publié mercredi 18 juillet.
Devant l'enjeu de santé publique représenté par la pollution de l'air, "la question de l'intérêt de recommander à la population le port d'équipements de protection individuelle (EPI) est régulièrement posée, rappelle dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité sanitaire, saisie fin 2015 par les ministères de la Santé et du Travail. Mais, selon l'Agence, "l'expertise a révélé l'insuffisance de données disponibles attestant d'un bénéfice pour la santé" des masques, "notamment en conditions réelles d'utilisation".
"Si l'efficacité d'un masque testé en laboratoire peut s'avérer élevée, elle ne reflète pas pour autant l'efficacité en conditions réelles d'utilisation", souligne le rapport de 150 pages. "En effet, l'efficacité diminue du fait d'un mauvais ajustement au visage, du manque d'entretien du masque, de l'absence de formation de l'utilisateur, d'une activité physique intense, etc", et "si ces écarts peuvent être plus ou moins maîtrisés en milieu professionnel, cela n'est pas garanti pour le grand public", note le rapport.
A lire aussi : Pourquoi les voitures les plus récentes sont-elles les plus polluantes ?
En outre la plupart des masques "antipollution" sur le marché français sont conçus pour protéger des particules, mais pas des substances à l'état gazeux, ajoute l'Anses, qui a exclu de son analyse les masques chirurgicaux et les masques complets couvrant aussi yeux et menton.