Bouche de Feu : quand la bouche brûle
Une brûlure atroce, comme si on posait un fer à repasser sur la langue, des décharges électriques ou encore un goût métallique : voici un aperçu de ce que décrivent les patients atteints du syndrome de la "bouche de feu" une pathologie peu connue est particulièrement difficile à vivre.
La langue est un organe essentiel au fonctionnement de notre organisme : nous ne pourrions rien avaler sans elle. Les muscles de la langue repoussent en effet les aliments et les liquides vers l'arrière de la bouche, au moment de la déglutition. Recouverte de milliers de capteurs sensoriels, les papilles gustatives, c’est aussi l’organe du goût par excellence. Elle nous permet de distinguer par exemple le sucré ou le salé. Enfin, la langue a de nombreuses terminaisons nerveuses. Elle est donc logiquement très sensible à la douleur.
Qu'est-ce que le syndrome de la "bouche de feu" ?
Le syndrome de la "bouche de feu" peut concerner toute la sphère buccale. On parle de “glossodynie” quand les douleurs touchent uniquement la langue : elle peut être primaire, sans cause retrouvée, ou secondaire à une infection comme une mycose, une maladie dermatologique comme le lichen plan, ou encore un diabète, une hypothyroïdie, un reflux gastro-oesophagien, un médicament, etc. C'est une “stomatodynie” quand les douleurs concernent toute la bouche.
La "bouche de feu" survient souvent après un traumatisme physique, une opération qui s’est mal passée chez le dentiste par exemple ou un choc psychologique. Mais la cause n’est pas toujours clairement déterminée. Le syndrome de la "bouche de feu" touche 0,5% de la population et est plus fréquent chez les femmes après la ménopause. Les hormones jouent donc aussi un rôle dans sa survenue même si le mécanisme exact reste encore mystérieux.
Vivre avec le syndrome de la "bouche de feu"
Cette sensibilité accrue fait que le syndrome de la "langue de feu" ou de la "bouche de feu" est particulièrement difficile à vivre pour les patients. Il n’existe pas de traitement spécifique pour guérir cette pathologie mais différentes prises en charge permettent de soulager les patients.
Certains se voient prescrire des antidépresseurs ou des antiépileptiques qui fonctionnent sur les douleurs neuropathiques, c’est-à-dire les douleurs liées au système nerveux. La capçaïcine locale peut fonctionner. Certaines mesures peuvent aider : les boissons froides et les glaçons soulagent la douleur, tandis que le tabac, les aliments épicés ou trop acides, sont souvent irritants.
Bouche de feu : l'hypnose pour soulager la douleur
Il existe une autre approche : l’hypnose qui conduit progressivement les patients à gérer leurs douleurs chroniques. C'est le cas de Brigitte qui vit un calvaire depuis six ans, à la suite d'un soin dentaire raté. Elle a tout essayé pour arrêter de souffrir, sans succès.
"La douleur n'est pas simplement une sensation, c'est aussi des émotions et l'hypnose peut modifier les émotions qui sont générées par cette douleur" explique le Pr Vianney Descroix, chirurgien-dentiste.