Le virus zika provoque la microcéphalie du nourrisson, selon les autorités brésiliennes

Le ministère brésilien de la Santé a indiqué ce 28 novembre, dans un communiqué, qu'il existait un lien entre plusieurs cas de microcéphalie (malformation de la tête) du nourrisson dans le Nord-Est du pays, et une infection par le virus zika, véhiculé par certains moustiques.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le virus zika provoque la microcéphalie du nourrisson, selon les autorités brésiliennes

Le 17 novembre 2015, le ministère de la Santé brésilien avait révélé que le virus zika avait été identifié dans des fœtus microcéphales, "fait inédit dans la littérature scientifique".

"La corrélation entre les deux choses est hautement probable, [il est vraisemblable] que ce ne soit pas seulement une coïncidence - la présence du zika virus et la microcéphalie", déclarait alors le directeur du département de surveillance épidémiologique du ministère de la Santé, Claudio Maierovitch, lors d'une conférence de presse à Brasilia [1].

Deux semaines plus tard, le ministère juge le lien clairement établi, notamment après la découverte de ce virus chez un nourrisson décédé, également né avec une microcéphalie (voir encadré) et d'autres maladies découlant d’altérations génétiques.

Le gouvernement a également signalé les décès d'un adulte et d'une adolescente, qui seraient les premiers au monde liés au virus zika à ne pas concerner un nourrisson. Parmi les femmes qui ont été soumises à des examens cliniques, le virus a été détecté dans le liquide amniotique de deux femmes enceintes qui avaient été malades et dont le bébé est né microcéphale.

1.248 cas suspects

Au 30 novembre 2015, 1.248 cas suspects ont déjà été identifiés au Brésil cette année, contre 147 en 2014, selon des chiffres officiels. Face à cette situation, le ministère brésilien de la Santé a décrété "l'état d'urgence national".

"Le contrôle de la maladie dépend du contrôle du vecteur, le moustique Aedes Aegypti ", a déclaré ce 30 novembre Claudio Maierovitch. "Il n'existe actuellement aucun type de traitement spécifique pour le virus Zika et c'est pourquoi le combat est synonyme de combat du vecteur. C'est ce qui inquiète le gouvernement brésilien."

Le virus, souvent décrit comme une version légère de la dengue, a été détecté dans 18 des 26 Etats brésiliens cette année. La hausse des cas de microcéphalie coïncide avec une année où 1,5 million de "cas probables" de dengue ont été dénombrés (+ 176% par rapport à 2014).


[1] Mi-novembre, Claudio Maierovitch se voulait prudent quant à l'annonce d'un lien de cause à effet net. "Nous sommes extrêmement prudents avec cette corrélation, parce que la situation est totalement nouvelle. Nous n'avions pas de récits antérieurs dans le monde ou dans la littérature scientifique de cette relation entre le zika virus et un quelconque type de malformation congénitale", avait-il expliqué.

La microcéphalie est une maladie congénitale qui se caractérise par un diamètre de la tête inférieur à la normale (habituellement supérieure à 33 cm), et qui altère le développement intellectuel. Elle peut être la conséquence d'une série de facteurs : substances chimiques, agents biologiques infectieux (bactéries, virus) et des radiations.

Une infection par le virus zika se manifeste par des symptômes similaires à ceux de la dengue : fièvre, maux de tête, douleurs articulaires, nausée et diarrhée.