Méningite : les symptômes qui doivent alerter

La méningite correspond à l’inflammation des méninges qui enveloppent le système nerveux. Potentiellement mortelle, elle doit être traitée en urgence. À quoi est-elle due ? Quels sont les signes d'alerte ? On fait le point.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Dossier du 25 novembre 2011, mis à jour le 30 décembre 2016

La méningite correspond à l'inflammation des méninges. Les méninges sont les enveloppes du système nerveux, notamment la moelle épinière et le cerveau.

Méningite virale ou bactérienne ?

Le plus souvent, la méningite est virale (due à un virus) et plus rarement, mais malheureusement ce sont les cas les plus graves, la méningite peut être bactérienne. L'Institut national de Veille Sanitaire (InVS) estime le nombre à 2 cas pour 100 000 habitants. Un traitement antibiotique précoce est alors nécessaire pour diminuer les risques de décès (20 % chez l'adulte et 10 % chez l'enfant) et de séquelles (30 %) 

Les principales bactéries en cause, même si elles varient en fonction de l'âge, sont le pneumocoque, le méningocoque et l'Haemophilus. 

Il existe à côté de cette origine infectieuse, des méningites liées à des cancers et des maladies inflammatoires (lupus).

Quels sont les symptômes d'une méningite ?

Il est important de repérer les symptômes d'une méningite bactérienne notamment pour pouvoir appeler les secours très rapidement. L'enjeu est en effet d'en faire le diagnostic le plus vite possible pour mettre en place le traitement (des antibiotiques si la méningite bactérienne se confirme).

Les symptômes sont ce que l'on appelle un syndrome méningé avec de la fièvre. Chez l'adulte ou l'enfant capable de s'exprimer, il s'agit de maux de tête violents, des nausées et vomissements, une raideur de la nuque et une hypersensibilité à la lumière (ou photophobie). Dans les formes graves, il peut y avoir des troubles de conscience, une agitation ou au contraire un coma ou une crise d'épilepsie. Ces symptômes avec de la fièvre doivent conduire à un appel au SAMU Centre 15.

Comment déceler un cas de méningite chez les nouveaux-nés et les bébés ?

Les cas de méningite peuvent être difficiles à déceler, puisque les bébés ne présentent pas toujours les symptômes classiques de la méningite bactérienne :

  • Avoir une forte fièvre, une raideur au cou et parfois dans tout le corps, ou faire une crise d'épilepsie (ces symptômes sont les plus typiques de la méningite)
  • Pleurer sans arrêt
  • Modification du teint
  • Être plus irritable ou somnolent qu'à l'habitude
  • Manquer d'appétit ou avoir des vomissements

Il faut également rechercher, chez les enfants comme chez les adultes, des signes cutanés et en particulier une éruption cutanée de plusieurs petits boutons violacés, signe d'une méningococcémie.

Qu'est-ce que le purpura fulminans ?

Le purpura fulminans est une des grandes urgences de la pédiatrie. Il s'agit d'une septicémie avec des lésions cutanées qui s'étendent très rapidement et en l'absence de traitement, le purpura fulminans conduit au décès. L'origine est le plus souvent le méningocoque dont on retrouve plusieurs variétés (on parle de sérogroupes). Les sérogroupes A, B, C, Y et W 135 sont les plus répandus. Le méningocoque est la bactérie responsable des épidémies de méningite.

Devant de la fièvre et des maux de tête, il faut donc appeler le SAMU Centre 15.

Comment est confirmé le diagnostic ?

Le diagnostic peut être suspecté et le traitement (les antibiotiques) mis en route tout de suite sans attendre la confirmation par la ponction lombaire. C'est le cas des formes les plus graves comme le purpura fulminans, qui doivent recevoir tout de suite, par le premier médecin, une première dose d'antibiotique "à l'aveugle".

Dans les autres cas, quand on suspecte une méningite on réalise une ponction lombaire, c'est-à-dire un prélèvement du liquide qui entoure les méninges et qui est suspect de l'infection. Ce geste est désagréable pour le patient (mais peu douloureux) car il s'agit un peu comme une péridurale, d'introduire une petite aiguille dans le bas du dos. Il n'y a bien sûr pas de risque de léser la moelle épinière même si ce geste fait toujours un peu peur aux patients. 

Les résultats obtenus dans l'heure permettent de confirmer ou d'infirmer le diagnostic. Notons qu'une méningite virale guérit spontanément et ne nécessite pas d'antibiotiques. On peut donc très bien avoir une méningite bénigne, et ne pas être hospitalisé.

Comment peut-on prévenir la méningite ?

La prévention repose essentiellement sur deux moyens : la vaccination et les antibiotiques préventifs.

En dehors de toute méningite dans l'entourage, et de manière générale, il est important de respecter le calendrier vaccinal qui prévoit des vaccins contre le méningocoque, le pneumocoque et l'Haemophilus. Cette vaccination est proposée par le médecin traitant, et par exemple, le vaccin anti-méningocoque C est indiqué de l'âge de 12 mois à 24 ans.

La vaccination contre les infections à méningocoques de sérogroupe C est obligatoire chez les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018 avec une première dose à l'âge de 5 mois.

En cas de survenue d'une méningite (infection invasive à méningocoque C), une mise à jour de ces vaccinations dans l'entourage est préconisée et en fonction du type de méningite, des antibiotiques préventifs sont prescrits : il s'agit de l'antibioprophylaxie.

Peut-on utiliser des antibiotiques ?

On peut utiliser des antibiotiques par précaution, on traite parfois aux antibiotiques les proches de la personne atteinte. Les autorités sanitaires recommandent ainsi aux personnes ayant été en contact avec un patient atteint d'une méningite, de contacter leur médecin. Mais attention, il existe des critères précis pour décider de traiter à titre préventif :

  1. Il faut avoir été en contact rapproché avec le sujet atteint dans les dix jours précédant son hospitalisation.
  2. Ce contact doit avoir été à moins d'un mètre, et en face à face avec une probabilité de transmission qui augmente avec la durée du contact.

Pas de panique donc. De plus, les situations de la vie courante comme avoir échangé une poignée de main, faire une bise sur la joue ou partager une bouteille /un verre, n'exposent pas au risque de transmission du méningocoque.

Par ailleurs, si votre médecin vous a prescrit cet antibiotique, il peut entraîner une coloration rouge des sécrétions comme l'urine, la salive et le liquide lacrymal. Il peut aussi colorer de façon permanente les lentilles de contact. Mieux vaut donc remettre ses lunettes le temps du traitement.

 

En savoir plus

Sur Allodocteurs.fr :

Et aussi :