Ebola : 26.000 personnes contaminées
Depuis décembre 2013, point de départ de l'épidémie, parmi sur 26.000 personnes contaminées, plus de 10.000 ont succombé au virus Ebola. Si le taux de contamination semblait progressivement chuter depuis quelques mois, la décrue est fortement ralentie ces dernières semaines.
Alors que la baisse semblait amorcée depuis plusieurs mois, le nombre de cas d'infections par le virus Ebola stagne en Afrique de l'Ouest. La semaine dernière, 33 nouveaux cas ont été enregistrés, selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé, soit trois de plus qu'il y a trois semaines. "Pour accélérer le déclin de l'épidémie et atteindre le zéro cas, il faudra un engagement plus ferme de la communauté internationale, améliorer la recherche des contacts et le dépistage précoce", demande l'Organisation. Au total, en 16 mois d'épidémie, ce sont plus de 26.000 personnes qui ont contracté la maladie, la quasi-totalité en Sierra Leone, Guinée et Liberia. 10.823 sont décédées.
Jusqu'à ce jour, aucun traitement ou vaccin n'ont été commercialisés pour endiguer la progression du virus, mais les essais thérapeutiques se multiplient. L'un d'entre eux, publié dans la revue Nature le 22 avril 2015, montre des résultats encourageants chez le singe. Nommé "TKM-Ebola", la thérapie expérimentale a su remettre sur pied 100% des primates infectés.
Une thérapie post-exposition efficace chez le singe
"Ces résultats représentent, à notre connaissance, la première démonstration réussie d'une thérapie contre Ebola chez les primates", expliquent les chercheurs américains. En collaboration avec le laboratoire privé Tekmira Pharmaceuticals, ils ont développé un désactivateur génétique du virus, en encapsulant dans une nanoparticule un micro fragment d'ARN spécialement modifié pour rendre "silencieux" le virus. Grâce à la nanoparticule lipidique, cet inactivateur peut infiltrer la cellule par ses voies naturelles. Ici, c'est la souche Makona du virus qui a été ciblée, mais les chercheurs estiment que ce médicament pourrait rapidement être adapté à d'autres souches.
Les trois singes traités ont été sauvés au bout de 21 jours, alors que les trois autres singes, n'ayant reçu aucun médicament, sont morts dans les neufs jours suivant l'infection. Si l'efficacité paraît très élevée, les chercheurs précisent toutefois que, pour l'instant, elle n'a pas été prouvée sur l'humain. Avant la fin de l'année 2015, un essai chez l'homme devrait être mis en route en Sierra Leone.
Source : Lipid nanoparticle siRNA treatment of Ebola-virus-Makona-infected nonhuman primates. E. Thi et al. Nature, letter, avril 2015. doi:10.1038/nature14442