Covid : la contagion est maximale les cinq premiers jours

Les malades du covid sont très contagieux les cinq premiers jours qui suivent l’apparition des symptômes, d’où l’importance d’un isolement précoce, selon une vaste étude. Le risque diminuerait après neuf jours de maladie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  © Shutterstock / Drazen Zigic

A quel moment de l’infection est-on le plus contagieux ? Selon un groupe de chercheurs britanniques des universités de St Andrews et de Glasgow, les malades du covid sont particulièrement susceptibles de transmettre le virus dans les cinq jours qui suivent l’apparition des symptômes. Ils publient leur étude le 19 novembre dans la revue The Lancet Microbe.

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Un pic entre le 1er et le 5e jour

Cette publication est une méta-analyse qui compile les résultats de 98 études publiées entre le 1er janvier 2003 et le 6 juin 2020. Elles portent sur la charge virale, l’excrétion et la présence du virus dans l’organisme pour trois coronavirus : le premier SRAS, le MERS et le SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de covid. L’objectif ? Évaluer le plus précisément possible la période de contagiosité du nouveau coronavirus.

Résultat : les personnes infectées par le SARS-CoV-2 sont plus susceptibles d’être très contagieuses au cours de la première semaine qui suit l’apparition des symptômes.

Plus précisément, la charge virale atteint son pic dans les voies respiratoires supérieures (nez, fosses nasales, bouche, pharynx et larynx) de l’apparition des symptômes jusqu’au cinquième jour de la maladie.

Fait intéressant : ce pic survient plus tard pour les deux autres coronavirus – entre 10 et 14 jours pour le SRAS et entre sept et 10 jours pour le MERS – ce qui explique probablement pourquoi le SARS-CoV-2 se propage plus rapidement que ces deux coronavirus plus anciens.

S’isoler dès le premier symptôme

Mais ce que ces résultats confirment avant tout, c’est le besoin d’un isolement précoce des cas positifs, dès l’apparition des symptômes. Et pour la docteure Muge Cevik, co-autrice de l’étude citée dans un communiqué du Lancet, il faut aussi "sensibiliser le public à l'éventail des symptômes liés à la maladie, y compris les symptômes légers qui peuvent apparaître plus tôt au cours de l'infection que les symptômes plus marquants". Il s’agit par exemple des maux de tête ou des troubles digestifs qui apparaissent généralement avant la fièvre et la toux.

Plus de contagion au-delà de neuf jours ?

S’isoler, d’accord, mais combien de temps ? Selon cette étude, la période d’infectiosité n’excède pas neuf jours. En effet, si les études ont pu détecter du matériel génétique du virus dans des échantillons respiratoires ou de selles pendant plusieurs semaines, aucun virus vivant pouvant causer une infection n'a été trouvé au-delà de neuf jours.

Mais les données ne sont pas encore suffisamment solides pour pouvoir "éclaircir la politique sur la durée d’isolement" préviennent les chercheurs dans leur publication.

Actuellement, de nombreux pays recommandent que les malades du covid s’isolent pendant 10 jours, ce qui, selon les auteurs, est conforme à leurs conclusions et couvre prudemment la période d'infectiosité. En France, cet isolement a d’abord été de 14 jours puis a été réduit à sept jours mi-septembre.

Une autre piste reste enfin à creuser : les malades sont-ils contagieux avant l’apparition des symptômes ? Selon plusieurs études, la contagiosité du covid commencerait pendant la période d’incubation, environ deux jours avant l’apparition des symptômes.