L'irritabilité des femmes avant leurs règles... mythe ou réalité ?

Il existe sûrement des questions que vous avez toujours eu envie de poser à votre médecin, mais vous n'avez jamais osé, par pudeur, crainte, voire même honte. Notre journaliste, Mélanie Morin, se pose ces questions à votre place. Et pour cette chronique, il est question de l'irritabilité des femmes avant leurs règles. Mythe ou réalité ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Chronique de Mélanie Morin, du 23 octobre 2013
Chronique de Mélanie Morin, du 23 octobre 2013

L'idée selon laquelle les femmes seraient agressives, irritables, et auraient des sautes d'humeur avant et pendant leurs règles fait débat. Pour comprendre ce qui se passe au moment des règles, il faut s'intéresser aux hormones. Les oestrogènes sont les hormones responsables des attributs féminins, elles sont sécrétées au début du cycle. L'autre hormone est la progestérone, elle est sécrétée après l'ovulation, après le quatorzième jour. On la surnomme "l'hormone de grossesse", elle permet à la muqueuse utérine de se préparer à l'arrivée d'un éventuel embryon.

Juste avant les règles, le taux de progestérone chute brutalement et cela peut expliquer une modification de l'humeur. Mais il n'y a pas de vérité absolue. Certaines femmes le vivent bien, d'autres le vivent très mal. Les femmes ne sont pas que des hormones.

Et si c'était le syndrome prémenstruel...

Certaines femmes peuvent souffrir du syndrome prémenstruel mais là encore il n'est pas simple de poser un diagnostic. Si 75% des femmes ressentent des symptômes divers à l'approche des règles, seulement 20 à 50% présenteraient un syndrome prémenstruel. Il n'existe pas d'examen médical pour le diagnostiquer. Les symptômes doivent se manifester lors de plusieurs cycles consécutifs pour qu'on puisse le repérer. L'irritabilité, les troubles de l'humeur en font partie mais touchent, de manière sévère, moins de 10% des femmes.

En tout cas, ces symptômes qui annoncent les règles font parler d'eux depuis des siècles et ont généré de nombreux préjugés. Les croyances populaires, les théories négatives sur les femmes réglées ont même influencé des hypothèses médicales. On peut par exemple citer le docteur Séverin Icard mort en 1932, qui a étudié ce qu'il surnommait les "psychoses menstruelles". Pour le Dr Icard, il y avait vraiment un "mal féminin", des troubles de l'humeur pouvant amener des conduites criminelles comme la cleptomanie ou la pyromanie chez la femme à l'approche des règles. Pendant longtemps, on a d'ailleurs fait le lien entre les troubles de l'humeur liés aux règles et l'hystérie ou encore l'épilepsie.

Les hormones féminines en cause ?

Une Américaine, Lizzie Borden, a été accusée du double meurtre à la hache de son père et de sa belle-mère en 1892 dans le Massachusetts, aux Etats-Unis. Elle a été acquittée et à ce jour, on n'a pas trouvé l'auteur de ce meurtre. À l'époque, on racontait que Lizzie Borden souffrait de ce qu'on appelle "le petit mal", des crises d'épilepsie pendant la période de ses règles, ce qui la faisait entrer dans un état de délire…

Si elle avait commis les meurtres en question, cela se serait passé sans qu'elle s'en aperçoive. La folie, l'hystérie, l'agressivité et les règles sont historiquement liées et cela n'a pas toujours donné une image très reluisante de la femme, complètement assujettie à ses hormones.

Mieux vivre la période prémenstruelle

Des remèdes existent contre ces symptômes, mais tout dépend de l'intensité de l'irritabilité ressentie. Les nutritionnistes conseillent de limiter la consommation d'excitants comme le thé ou le café à l'approche des règles. On peut aussi se supplémenter au long cours en magnésium, en zinc ou en vitamine E pour mieux vivre la période prémenstruelle.

Si les femmes ont une irritabilité "légère" et si elles sont plutôt branchées plantes, l'angélique est pleine de vertus. L'angélique agit sur le système nerveux central et peut atténuer l'agressivité. Enfin, les femmes peuvent en parler avec leur gynécologue car il existe des traitements progestatifs qui vont compenser la baisse du taux de progestérone et qui peuvent donner de bons résultats sur l'humeur.

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