Paralysie du plexus brachial : les résultats de la chirurgie

La paralysie du plexus brachial est une affection qui touche un nouveau-né sur 2.000. Un nom qui désigne en fait une paralysie du bras et de la main survenant à la naissance, à cause d'une atteinte d'un ensemble de nerfs qui innervent le bras, de l'épaule au coude, ou à la suite d'un accident de moto.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Paralysie du plexus brachial : les résultats de la chirurgie

Qu'est-ce que la paralysie du plexus brachial ?

Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent la paralysie du plexus brachial
Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent la paralysie du plexus brachial

Un bébé qui naît avec un bras inerte, immobile le long du corps... Il s'agit du premier signe de ce qu'on appelle la paralysie obstétricale du plexus brachial.

La paralysie obstétricale du plexus brachial n'est pas une maladie mais un traumatisme qui survient au moment de l'accouchement et qui peut entraîner une paralysie irréversible du bras et de la main. Ce problème, très peu connu du grand public, toucherait quatre à huit nouveau-nés chaque jour en France.

Le plexus brachial est un réseau de nerfs assez complexe issu de la moelle épinière. Il regroupe des nerfs qui émergent de la partie basse du cou, de quatre cervicales (C5, C6, C7 et C8) et de la première racine thoracique (T1). Ensuite, les cinq racines nerveuses s'enchevêtrent et se recomposent en nerfs principaux qui vont vers le membre supérieur. Il s'agit en quelque sorte d'un réseau de câbles électriques enchevêtrés qui nous permettent de bouger le bras et la main.

Suite à un accouchement difficile, ces racines nerveuses peuvent être lésées. Le plus souvent, cet accident survient avec des gros bébés (plus de 4 kilos) que l'on a du mal à extraire. Lorsque la tête est sortie mais que les épaules sont bloquées dans le bassin, on ne peut plus revenir en arrière et faire une césarienne. Il faut sortir le bébé au plus vite pour éviter l'asphyxie. Dans ce cas, on peut être amené à tirer trop fort sur le bras. Résultat : les nerfs du plexus brachial sont étirés, rompus voire arrachés de la moelle épinière dans les cas les plus graves. Cet accident peut aussi se produire chez des bébés prématurés qui n'ont pas encore eu le temps de se retourner et qui ont une présentation par le siège.

Opérer les nerfs abîmés

Les conséquences dépendent du type de lésion mais il est très difficile de faire un pronostic précis dans les premiers jours de vie. Près de 80% des paralysies du plexus brachial (celles causées par un étirement) récupèrent spontanément avant l'âge de 3 mois. En revanche, si la lésion est plus grave, cela peut entraîner des paralysies totales de l'épaule, du coude, du bras et de la main. Dans ce cas, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

Il faut impérativement opérer avant l'âge de 6 mois car passé ce délai, les muscles qui ne sont plus innervés risquent de ne plus jamais pouvoir re-fonctionner.

Pour que les fibres nerveuses repoussent, il leur faut un guide. Le chirurgien utilise alors un autre nerf du patient. Un nerf sain mais pas vital. Ces greffes sont réalisées au cours d'opérations assez complexes et très techniques. Elles permettent aux patients de retrouver un peu de mobilité sur leur membre paralysé.

Après l'opération, il faut attendre plusieurs mois avant que le bras ne recommence à bouger. Car à l'intérieur des nerfs greffés, les cellules doivent repousser pour redonner au membre le mouvement et la sensation. Le nerf repousse en moyenne d'un millimètre par jour.

Contractions et rétractions

Attention, images d’intervention chirurgicale : Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes expliquent les complications de la paralysie du plexus brachial.
Attention, images d’intervention chirurgicale : Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes expliquent les complications de la paralysie du plexus brachial.

La paralysie du plexus brachial se complique souvent de contractions des muscles paralysés, et même de rétractions, ce qui provoque des positions anormales et douloureuses et rend aussi les mouvements encore plus difficiles.

Il faut alors opérer pour détendre les muscles et les refixer à leurs attaches d'origine. C'est une chirurgie secondaire qui vise à restaurer la mobilité des articulations.

Plexus brachial : la mobilité retrouvée

Les enfants opérés doivent suivre de nombreuses séances de kinésithérapie jusqu'à la fin de la croissance. Le taux de récupération après une chirurgie est variable selon la nature des lésions. Chaque cas est particulier et même si ces interventions apportent souvent des améliorations, il ne faut pas s'attendre à un membre parfait.

Plusieurs interventions peuvent être envisagées pour réparer les séquelles de ces paralysies. Mais malgré les progrès de la chirurgie, ces traitements restent palliatifs. C'est la raison pour laquelle il est important d'améliorer l'information et la prévention dans les maternités où les soignants ne sont pas toujours bien formés à la prise en charge de la paralysie du plexus brachial et à la manière de l'annoncer aux parents.

Chez l'adulte, l'immense majorité des paralysies du plexus brachial surviennent suite à des accidents de moto.