Du plomb dans les balcons parisiens à l’origine de saturnisme infantile

Le plomb, substance toxique utilisée pendant longtemps dans l’architecture urbaine, serait à l'origine de 13% des cas de saturnisme infantile à Paris.

Alexis Llanos
Rédigé le
À Paris, 13% des cas de saturnisme infantile seraient dus à la présence de plomb sur les balcons
À Paris, 13% des cas de saturnisme infantile seraient dus à la présence de plomb sur les balcons  —  Shutterstock

“13 % des cas de saturnisme infantile à Paris seraient dus à la présence de plomb sur les balcons”. Ce constat est partagé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) dans un communiqué paru ce jeudi 21 décembre. En partenariat avec la Ville de Paris, l’ARS appelle les Parisiens à faire attention à leurs balcons.

Les immeubles construits avant 1949 concernés par le plomb

Certains immeubles sont plus à risque que d’autres. En particulier ceux construits entre 1850 et 1920 ou plus largement avant 1949. Pour le savoir de quand date votre bâtiment, vous pouvez “chercher une éventuelle date sur la façade de l’immeuble ou demander à sa mairie ou à son syndic de copropriété”. Si l’immeuble date d’avant 1949, il doit inclure un constat de risque d'exposition au plomb (CREP) qui peut vous renseigner.

“L’ingestion ou l’inhalation (vapeurs ou poussières fines) de plomb est toxique” rappelle l’ARS. Cette substance provoque en effet des troubles réversibles (anémie, troubles digestifs) ou irréversibles (atteinte du système nerveux, encéphalopathie et neuropathie). Sur son site, le ministère de la Santé rappelle les enfants, particulièrement ceux âgés de moins de 6 ans, représentent une population à risque face à cette contamination.

La contamination peut s’étendre à l’intérieur de l’appartement

L’ARS rappelle également que la contamination au plomb “ne se fait pas seulement sur le balcon, mais également à l’intérieur de l’appartement”. L’ouverture des porte-fenêtres, par exemple, peut faire entrer les poussières de plomb provenant de l’usure du balcon jusqu’aux pièces intérieures. Les différents objets présents peuvent alors être contaminés, et s’ils sont déplacés dans l'appartement, c'est l’intégralité de votre intérieur qui peut être touché.

Attention également aux toitures : elles peuvent aussi contenir du plomb, et déposer des particules sur vos balcons ou directement à l’intérieur du domicile.

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Comment éviter l'exposition au plomb ?

“Si le sol du balcon est recouvert de feuilles ou plaques métalliques, il est possible qu’il soit en plomb” met en garde l’ARS. Observer son balcon est donc un bon moyen de vérifier s’il y a un risque de contamination. Il est également possible de consulter “les diagnostics techniques (énergie, amiante, etc) transmis à la signature du bail de location ou à l’achat”.

Si risques il y a, vous pouvez aussi agir à votre échelle. Objectif : limiter au maximum la présence de poussières au sein de l’appartement. Pour cela, l’ARS donne quelques conseils de gestes simples à adopter : 

  • Nettoyer (au lave-vitres, avec de l’eau et du détergent ou à l’aide de lingettes jetables) les objets stockés sur le balcon avant utilisation ou introduction dans le logement
  • Recouvrir le balcon temporairement (caillebotis) ou définitivement (résine spéciale)
  • Retirer ses chaussures dans l’appartement après être allé sur le balcon
  • Effectuer un ménage humide des pièces donnant sur le balcon (pas d’aspirateur, sauf s’il est équipé d’un filtre haute performance) et privilégier les revêtements de sols faciles à laver dans ces pièces (éviter tapis et moquettes, vigilance sur les paniers du chat/chien)
  • Si des enfants sont présents dans l’appartement, laver régulièrement au savon leurs mains et visage. 

En cas de doute, “vous pouvez également contacter le service d’hygiène de votre commune de résidence” et bien sûr, demander conseil à votre médecin.  

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Le Mag de la Santé - France 5