De quelle maladie souffre Pokimane, la streameuse la plus suivie au monde ?

Après avoir été confrontée à des cycles menstruels irréguliers pendant plusieurs années, la star de Twitch et de YouTube Pokimane a finalement reçu le diagnostic de sa maladie.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Une femme sur dix est concernée par le syndrome des ovaires polykystiques
Une femme sur dix est concernée par le syndrome des ovaires polykystiques  —  Instagram : @pokimanelol

"Si vous avez des règles irrégulières, s’il vous plaît, consultez un médecin." Voici le message récemment adressé par la vidéaste Pokimane à ses dizaines de millions d’abonnés, tous réseaux sociaux confondus. Dans un épisode du podcast de sa collègue YouTubeuse Trisha Paytas diffusé ce mardi 28 mai, Pokimane, de son vrai nom Imane Anys, a révélé souffrir depuis des années du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

La créatrice de contenu la plus suivie de la plateforme Twitch et véritable star des réseaux sociaux, a expliqué qu'elle souffrait de règles irrégulières "depuis toujours", mais qu’elle n’a finalement pu être diagnostiquée que l’année dernière. "J’en ai parlé à des médecins depuis toute jeune. C’est fou d’avoir attendu jusqu’à ma mi-vingtaine pour qu’un médecin m’annonce que je souffrais du SOPK."

"Beaucoup de gens ont le SOPK sans le savoir"

La jeune streameuse maroco-canadienne de 28 ans est ensuite revenue sur les symptômes de la maladie. "Je suis hormonalement très sensible", a-t-elle témoigné. "Si je ne prends pas soin de mon corps, je ne vais tout simplement plus avoir mes règles. Lors de ma première année en école d’ingénieur, à 18 ans, je n’ai pas eu mes règles une seule fois."

Pour retrouver un cycle menstruel régulier, l’influenceuse a également indiqué que les médecins continuaient de lui prescrire une pilule contraceptive afin de réguler ses règles grâce aux hormones. Il aura fallu près d’un an à Pokimane pour révéler sa maladie, admettant qu’elle se sentait "honteuse" et craignait d’être "jugée" par ses abonnés. Elle affirme aujourd’hui vouloir mettre en avant le syndrome des ovaires polykystiques, pour pousser les personnes qui présentent ces syndromes à consulter. "Beaucoup de gens ont le SOPK sans le savoir. Si vous avez des règles irrégulières, s’il vous plaît, consultez un médecin."

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Qu'est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques ?

Une femme sur dix est concernée par le syndrome des ovaires polykystiques, qui représente la première cause d'infertilité féminine, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Le SOPK est caractérisé par un excès d'hormones mâles, les androgènes, en particulier la testostérone, chez les femmes.

Les règles sont fréquemment irrégulières, voire absentes ; dans les cas les plus sévères, il peut y avoir une anovulation, c'est-à-dire l'absence de production d'ovule, mais certaines femmes atteintes du syndrome conservent une ovulation normale ou présentent une ovulation irrégulière. Cela peut se traduire par une infertilité, présente chez la moitié des femmes.

D'autres symptômes peuvent être le signe d'un SOPK, bien qu'ils soient "très variables d’une patiente à l’autre", précise l'INSERM. On trouve ainsi une hyperandrogénie, soit "la production excessive de testostérone" qui "se traduit par une hyperpilosité chez 70 % des femmes atteintes de SOPK, de l’acné et une chute des cheveux (alopécie)". les patientes peuvent également présenter "une élévation du risque d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires" causée par l'hyperandrogénie.

"La présentation d’au moins deux de ces trois symptômes, en l’absence d’une autre maladie entraînant la sécrétion d’androgènes (comme une maladie génétique surrénalienne ou des tumeurs ovariennes ou surrénaliennes), conduit à poser un diagnostic de SOPK", souligne l'établissement de recherche.

Quels sont les traitements du SOPK ?

Les personnes qui souffrent du SOPK restent souvent plusieurs années dans une errance médicale. Une fois le diagnostic posé, des traitements existent. La prise en charge est personnalisée et nécessite l'intervention de plusieurs médecins : endocrinologue médical, dermatologue, nutritionniste, endocrinologue de la reproduction. 

Les traitements doivent se faire sur une longue durée, avec un suivi régulier. La progestérone permet de réguler les cycles et de diminuer les signes dus à l'excès d'androgènes (excès de pilosité, acné, chute de cheveux). Elle est administrée du 16 au 25ème jour pour régulariser le cycle. Si elle n'est pas suffisante, le médecin peut prescrire de l'acétate de cyprotérone, en association avec un estrogène.

L'épilation longue durée est aussi une option pour diminuer la pilosité. En complément, une alimentation saine et une pratique sportive sont recommandées.

Le SOPK est à l'origine de problèmes de fertilité
Le SOPK est à l'origine de problèmes de fertilité  —  Le Magazine de la Santé - France 5