Comment et pourquoi faire un don de plasma ?

L'Établissement français du sang (EFS) a ouvert une première maison du don de plasma dans le Nord de la France pour répondre à une demande croissante. Mais comment se passe un don de plasma ? Et à quoi sert-il ? Reportage.

Géraldine Zamansky
Rédigé le
Don de plasma : Aussi important que le don de sang !
Don de plasma : Aussi important que le don de sang !  —  Le Mag de la Santé - France 5

La maison du don de plasma d’Hazebrouck est toute neuve et elle doit déjà augmenter ses horaires d’ouverture, car les volontaires ne cessent de se multiplier. Comme Sam, qui vient aujourd’hui pour la première fois. Il a déjà l’habitude de donner son sang, mais découvre le don de plasma.

Les globules rouges restitués au donneur

Le sang prélevé passe dans différentes pompes, jusqu'à un filtre qui sépare le plasma des globules rouges. Le plasma est récupéré dans une poche et la machine restitue les globules rouges au donneur, jusqu'à ce qu'il y ait la quantité nécessaire.

La grande différence avec le don du sang complet, c'est qu'ici, les globules rouges sont restitués. Il n'y a donc aucun risque d’anémie"On conseille le don de plasma pour des personnes qui sont limites en fer ou en globules rouges, qui ont tendance à être anémiées. Elles n’auront pas ce manque de globules rouges qui peut fatiguer le corps. Le plasma, c'est 90 % d'eau avec des protéines. Si ces personnes s’hydratent bien pendant le don, avant surtout et après, il n'y a pas de souci, elles ne sont pas fatiguées", explique Chloé Dumayon, infirmière à la maison du don de plasma Cœur de Flandres à Hazebrouck.

Sauver des vies sans risque pour sa santé

Et ce don peut sauver des vies, car le plasma contient des éléments essentiels comme des facteurs de coagulation bien moins connus que les plaquettes, de l’albumine - une protéine cruciale pour la bonne pression dans les vaisseaux - mais aussi des anticorps appelés immunoglobulines.

Après le don, rien ne manquera au donneur rassure la Dre Sandrine Van Laer, directrice adjointe de l'EFS Hauts-de-France-Normandie :"C'est un peu comme un remplissage permanent, c'est-à-dire que dès que vous êtes en bonne santé, vous fabriquez au fur et à mesure des immunoglobulines. La part qu'on vous prélève, quand on prélève votre plasma, est assez faible par rapport au volume sanguin qu'on peut avoir. Il n’y a aucun souci pour quelqu'un qui est en bonne santé".

Qui peut donner son plasma ?

Ce don est ainsi réalisable tous les 15 jours. Il suffit d’avoir entre 18 et 66 ans pour donner un plasma de bonne qualité. Les poches sont ensuite congelées et confiées au LFB, un laboratoire public de biotechnologie pour les transformer en médicaments. Aujourd’hui, les progrès réalisés dans le traitement de différentes maladies immunitaires augmentent surtout le besoin en anticorps, en immunoglobulines.  

"De plus en plus de patients ont des traitements particuliers qui nécessitent la mise en œuvre de ces immunoglobulines et c'est vrai qu'aujourd'hui, nous sommes en tension sur ces médicaments. C’est vraiment un enjeu sanitaire qui est vraiment très fort", commente Yves Pome Baudres, directeur de site au LFB de Lille (59).

De nouvelles maisons du don de plasma devraient bientôt voir le jour pour répondre à ces besoins.