Sida : moins de craintes, beaucoup d'idées fausses

Le sida fait moins peur, mais certaines idées reçues ont la vie dure… C’est le principal enseignement d’une vaste étude publiée par l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France sur les croyances et les attitudes face au virus.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
COVID-19 : le Conseil scientifique craint l'apparition d’une deuxième vague
COVID-19 : le Conseil scientifique craint l'apparition d’une deuxième vague

Attraper le sida par une piqûre de moustique ou en allant aux toilettes… C'est évidemment impossible, pourtant 21 % des Franciliens citent l'insecte parmi les modes de transmission possibles et ils sont 13 % à craindre les toilettes publiques, selon l'étude menée par l'Observatoire régional de santé (ORS) d'Ile-de-France auprès de 8 600 habitants. Et ce sont les jeunes de 18-30 ans qui maîtrisent le moins bien les mécanismes de transmission de la maladie. 'Ces jeunes adultes sont nés entre 1980 et 1992, ils ont donc commencé leur vie sexuelle après l'arrivé des antirétroviraux, dans un contexte épidémiologique et social très différent de leurs aînés. Le sida était beaucoup moins visible, ce qui a des conséquences sur la connaissance qu'ils ont de la maladie', explique Nathalie Beltzer, qui a mené l'étude à l'ORS Ile-de-France.

Autre résultat surprenant, 25 % des Franciliens pensent que le VIH peut se transmettre lors des rapports sexuels avec préservatif. Des doutes qui concernent avant tout les plus jeunes. Pour Nathalie Beltzer, cela s’explique par un défaut de prévention : 'Les jeunes savent qu'il faut utiliser un préservatif, mais ils ne savent plus vraiment pourquoi. Le préservatif apparaît davantage déconnecté de son enjeu préventif. Pour y remédier il faudrait modifier le message préventif global, ne plus dissocier risque du VIH et contraception comme on le fait encore trop souvent."

Une maladie qui fait moins peur

Les trois quarts des personnes interrogées assurent que le préservatif est devenu "quelque chose de banal". Mais son usage est loin d'être systématique : près d'un quart des Franciliens et 17 % des Franciliennes déclarent avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel. Si cette proportion est stable chez les hommes, elle diminue pour la première fois chez les femmes : elles sont 16,7 % à s'être protégées au cours de leur dernier rapport alors qu'en 2001, elles étaient 22,5 %.

Selon cette étude, le sida est une maladie qui suscite moins de crainte que le cancer, les accidents de la circulation ou les maladies cardiaques. Seuls 27 % des Franciliens déclarent craindre "beaucoup ou pas mal" le sida. En cause, l'évolution de la communication autour de la maladie : "Le sida est moins perçu comme une maladie mortelle, mais plutôt comme une maladie chronique", explique Nathalie Beltzer, "ceci s'explique en partie par l'efficacité des antirétroviraux : le sida est moins visible car les malades sont traités et intégrés dans la société, du coup il y a une forme de banalisation de la maladie."

Si la crainte de la maladie régresse, la peur d'avoir déjà été contaminé est en augmentation. Résultat : 72,4 % des Franciliens ont effectué au moins un test de dépistage contre 59,7 % lors d'une étude comparable en 2004. Et les idées pour élargir les possibilités de dépistage ne manquent pas : 70 % des Franciliens accepteraient de faire un test lors de leur prochaine visite chez le dentiste…

En savoir plus

Sur Allodocteurs.fr :

Et aussi :