La bactérie ABRI fait de la résistance

Multirésistante aux antibiotiques, la bactérie Acinetobacter baumannii inquiète les autorités sanitaires. Selon une étude, elle se développe dans les services de réanimation, provoquant des infections sévères chez des patients fragilisés.

Benjamin Batard
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La bactérie ABRI fait de la résistance
Les bactéries font de la résistance
Les bactéries font de la résistance

ABRI. C'est le nom de code d'une bactérie qui s'implante de façon inquiétante dans les services de réanimation et de grands brûlés depuis plusieurs années.

Selon une étude du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l'Institut national de Veille Sanitaire (InVS), la présence de cette bactérie ABRI est en très nette augmentation, passant de 2 à 3 % des signalements d'infections nosocomiales (SIN) entre 2003 et 2008 à 11,1 % pour les cinq premiers mois de 2011.

Ces initiales ABRI siginifient Acinetobacter baumannii (AB), pour le nom de la bactérie, Résistante à l'Imipénème (RI), un antibiotique utilisé à l'hôpital.

Cette bactérie n'est pas dangereuse chez des individus bien portants. Elle peut être présente sur la peau, dans la gorge ou le tube digestif. Mais chez des patients fragilisés, en réanimation, immunodéprimés ou chez les grands brulés, la bactérie peut devenir pathogène, provoquant des infections pulmonaires, des septicémies, et des infections urinaires.

Entre 2001 et 2011, la bactérie ABRI a été retrouvée sur un total de 1 028 patients, dont 173 sont décédés, ce qui représente un taux de mortalité brute de 17 % précise l'étude du BEH.

Plusieurs épidémies signalées

Ces dernières années, plusieurs épidémies d'infections à Acinetobacter baumannii ont été signalées, notamment dans la région Nord-Pas-de-Calais en 2003-2004 et en Martinique où deux services du CHU de Fort-de-France avaient dû être fermés près d'une semaine en 2011.

La bactérie se transmet par simple contact, comme une poignée de main. L'hygiène reste donc la meilleure arme pour lutter contre sa transmission (lavage des mains, nettoyage des surfaces). Les experts recommandent également la mise en place de mesure d'isolement et d'un dépistage systématique des patients porteurs de la bactérie.

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