Jugé pour avoir tué sa femme atteinte d'Alzheimer

Le procès d'un retraité de 79 ans a commencé, le 19 juin 2012, devant la cour d'assises du Val-de-Marne. Le 13 septembre 2008, il avait frappé à mort son épouse atteinte de la maladie d'Alzheimer. Accusé de violence volontaire ayant entraîné la mort, il encourt 20 ans de réclusion criminelle. Entretien avec Judith Mollard, psychologue de l'association France-Alzheimer.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Judith Mollard, psychologue de l'association France-Alzheimer
Judith Mollard, psychologue de l'association France-Alzheimer

"Je ne conteste rien du tout. J'assume (...) Elle m'aimait, on s'aimait. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça", a déclaré à l'ouverture de l'audience Gabriel Armandou."C'était la journée la plus dure de ma vie, je ne comprends pas ce qui m'est arrivé", ajoute-t-il.

Marié depuis 48 ans, il s'occupait de sa femme depuis le diagnostic de la maladie, en 2000. Dans les trois derniers mois, son état s'était dégradé, elle était devenue incontinente et fuguait régulièrement. Devant la cour d'assises, Gabriel Armandou a reconnu avoir "craqué" face aux changements que la maladie avait provoqués chez sa femme. "Je savais qu'elle était malade, mais (...) je ne me doutais pas qu'une personne pouvait en arriver à être comme ça."

Pour l'entourage des malades la charge est très lourde, l'Association France-Alzheimer estime qu'un proche consacre 6h30 par jour pour aider un membre de la famille touché par la maladie. Elle rappelle que lorsqu'une personne est atteinte, c'est toute la famille qui est impliquée, et qu'il est nécessaire de se faire aider pour ne pas que les proches soient confrontés à des situations d'extrême solitude.

Le verdict du procès de Gabriel Amandou sera rendu le mercredi 20 juin 2012.

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