Obésité : comment repérer les apnées du sommeil ?

Chez les patients obèses, qui souffrent de comorbidités, il est essentiel de diagnostiquer le syndrome d’apnée du sommeil pour pouvoir le traiter. Pour cela il faut procéder à un enregistrement du sommeil : la polysomnographie.

Marie Guyot
Rédigé le

Dans ce service dédié aux pathologies du sommeil, les patients atteints d’obésité, comme Emilienne sont particulièrement surveillés.

"Il y a plus de la moitié des patients en situation d’obésité qui présentent un syndrome d’apnée du sommeil. Plus l’obésité est sévère, plus la proportion de patients ayant des apnées est importante", explique le Dr Cécile Londner, pneumologue au groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière.  

L'enregistrement de la respiration

Emilienne a été envoyée par son médecin nutritionniste, pour passer une polysomnographie. Un examen destiné à diagnostiquer un éventuel syndrome d’apnée du sommeil.  

"C’est important de rechercher un syndrome d’apnée du sommeil parce qu’il a un effet synergique avec les complications de l’obésité, du diabète, de l’hypertension artérielle, des problèmes cardiaques. Tout cela peut augmenter ce risque d’accident cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral, donc c’est très important de le rechercher", commente le Dr Cécile Londner.

Pour repérer ce syndrome d’apnée du sommeil, Emilienne va devoir passer toute la nuit à l’hôpital, recouverte de capteurs. Des électrodes sur le crâne vont enregistrer son activité cérébrale durant son sommeil. 

L’infirmière place également des capteurs au niveau des yeux pour enregistrer les mouvements oculaires qui renseignent sur les différentes phases du sommeil et au niveau du menton pour mesurer le tonus musculaire. Des capteurs permettent aussi de détecter la position de la patiente pendant le sommeil et de suivre son activité cardiaque.

Trop de dioxyde de carbone dans le sang

"On sait que 1/4 des personnes obèses qui ont un syndrome d’apnée du sommeil vont avoir aussi un manque d'oxygène chronique dans leur sang et une accumulation de gaz carbonique dans le sang, ce qui peut être très grave aussi", rajoute le Dr Cécile Londner.

Les médecins profitent donc de l’examen de contrôle de l’apnée du sommeil pour réaliser une capnographie.
Durant toute la nuit, le sommeil d'Emilienne va être analysé.

"Le petit capteur que je lui ai rajouté au niveau du front va permettre de mesurer le taux de CO2. Ici, on voit les valeurs. On voit aussi le capteur au niveau du nez, le capteur entre le nez et la bouche, et là ce sont les ceintures respiratoires. Lorsqu’elle va faire une apnée, ça va se symboliser par une droite tout simplement", explique Valérie Bounet, infirmière.

La respiration est maintenant bien régulière et au niveau de la tonicité musculaire tout est plat.
Emilienne dort et va bientôt rêver. Les résultats de ces examens seront connus dés le lendemain. Le médecin décidera, en fonction du diagnostic et du patient, du traitement le plus adapté.