Alcoolisation foetale : quelles séquelles sur les enfants ?

Les enfants porteurs dès la naissance du syndrome d’alcoolisation fœtale (Saf) doivent bénéficier de rééducations adaptées le plus tôt possible, mais rares sont les enfants qui sont diagnostiqués. Reportage.

Géraldine Zamansky
Rédigé le , mis à jour le
Vivre avec un syndrome d'alcoolisation foetale
Vivre avec un syndrome d'alcoolisation foetale  —  Le Mag de la Santé - France 5

Mayja a 14 ans, elle vit dans une famille d’accueil. L'adolescente est accompagnée par toute une équipe dont fait partie le Dr Dominique Rosset, psychiatre. Elle les aide à comprendre les séquelles de l’alcoolisation de sa mère pendant la grossesse. Ce sont des séquelles souvent déroutantes. 
 
"Certaines zones du cerveau n’ont pas pu se développer correctement à cause de l’alcool. Ça varie selon chaque enfant, mais ça touche surtout la cognition et la façon dont on envisage les autres et soi-même. 
Ça va commencer à aller moins bien au moment de l’école. Au moment où il va falloir apprendre des choses précises, au moment où il va falloir se canaliser", explique la psychiatre.

Catherine a tout de suite su que l’enfant de 5 ans qu’elle accueillait était atteinte d’un syndrome d’alcoolisation fœtale. Elle a pu l’expliquer aux enseignants.  

Mais souvent, cette information n’est pas connue et les enfants touchés restent des années sans diagnostic et surtout sans suivi adapté.  

Une prise en charge indispensable

"Pour ces enfants-là, à partir du moment où nous savons qu’il y a eu de l’alcool pendant la grossesse, ils doivent être suivis comme "grand prématuré". C’est la même chose, dès qu’il y a un petit problème, on fait de la prise en charge précoce. On préconise un centre ressource, où il y a de la formation, de l’aide à l’accompagnement, par région", commente Denis Lamblin, pédiatre, SAF France.

Psychiatre, orthophoniste, éducatrice, Mayja bénéficie des suivis nécessaires. Elle a aussi eu la chance de rencontrer une coach de gymnastique qui l’a aidée à atteindre un niveau de compétition.  

Ce suivi lui a permis d’intégrer des règles, qui l'ont aidée à se concentrer. Elle est reconnue pour être une bonne gymnaste, ce qui fait la fierté de sa famille d'accueil.

C'est une fierté mêlée d’inquiétude face au cap de l’adolescence qui attend Mayja. Une période particulièrement compliquée par son alcoolisation fœtale.