Sécurisons nos médicaments

Le ministère de la Santé lance aujourd’hui la première semaine de la sécurité des patients. Et il les invite, autant que leurs soignants, à s’engager "pour des soins plus sûrs". Même s’il est difficile de les rendre responsables du bon déroulement de leur opération par exemple, leur rôle est décisif dans le champ de l’automédication.

Géraldine Zamansky
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C’est toujours l’histoire du verre à moitié plein… ou à moitié vide. Lorsque les autorités sanitaires demandent une mobilisation générale pour plus de sécurité, les patients peuvent soit s’enthousiasmer d’un aussi bel objectif, soit paniquer en découvrant qu’ils sont donc pour l’instant en danger ! Certains risquent même surtout de penser que notre ministre se paie leur tête en leur demandant de s’engager à égalité avec les médecins. 

Soins non appropriés, en retard ou mal réalisés (erreurs) sont par exemple les causes des 87 événements indésirables graves évitables associés aux soins dans les établissements de santé recensés en 2009 (Source : Enquête nationale sur les événements indésirables liés aux soins). Comment les patients pourraient dissuader un chirurgien de les opérer à tort ? Ou au contraire le presser d’intervenir pour éviter un délai dangereux ? Difficile également d’influencer l’intervention d’une infirmière débordée !

Néanmoins, il est un domaine dans lequel le malade ne peut pratiquement s’en prendre qu’à lui même si l’option choisie s’avère problématique : l’automédication. Une pratique en croissance constante à l’heure où la liste des traitements accessibles sans ordonnance ne cesse de s’allonger. C’est en effet une des mesures trouvées depuis une dizaine d’années pour faire faire des économies à la Sécurité sociale. Depuis 2008, certaines boîtes peuvent même être en "libre accès". C’est-à-dire disponibles sans solliciter le pharmacien, sur une étagère proche des shampoings et autres dentifrices, par exemple. Normalement le règlement ne doit pas se faire sans un conseil professionnel adapté. Mais les adeptes de  "l’auto-ordonnance" doivent être très vigilants.