Refus de vaccination : un procès s'ouvre dans l'Yonne

Des parents, qui refusent de vacciner leurs enfants contre le tétanos, la poliomyélite et la diphtérie – vaccins obligatoires – comparaissent ce 9 octobre 2014 devant le tribunal de grande instance d'Auxerre. Jugés pour maltraitance, ils encourent une peine de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Ne pas vacciner ses enfants : une maltraitance ?
Ne pas vacciner ses enfants : une maltraitance ?

L'affaire, mise en lumière par France Info, est emblématique d'un mouvement de défiance croissant à l'égard des politiques de santé publique.

Marc et Samia Larère, parents de deux enfants âgés de 15 mois et 3 ans, expliquent refuser la vaccination car "le risque d'effets secondaires est trop important".

"Documentés sur le sujet", ils estiment que "des études sérieuses qui sont menées aujourd'hui […] prouvent que les vaccins peuvent rendre malades nos enfants plus que les protéger". En ligne de mire, les adjuvants présents dans les vaccins "comme le mercure et l'aluminium, qui sont dangereux." Ces substances, qui stimulent le système immunitaire lors de l'injection afin d'augmenter le nombre d'anticorps produits, font l'objet de controverses scientifiques quant à leur stabilité dans l'organisme.

Interrogé par France Info, l'avocat du couple Larère a annoncé vouloir déposer une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la libre vaccination : "Est-ce que le droit à la santé permet à des parents de refuser une vaccination [obligatoire]", au regard d'effets secondaires qui peuvent, selon lui, "être lourds".

La question du caractère obligatoire des vaccins a récemment été mise en débat par le Haut Conseil de la santé publique. Dans un avis rendu public le 10 septembre, le HCSP a mis en lumière plusieurs paradoxes : premièrement, il n'y a pas d'obligation pour les rappels ; ensuite, d'autres vaccins protégeant contre d'autres maladies graves ne sont pas obligatoires.

Le HCSP s'interroge aussi sur une question d'ordre plus philosophique et sociétale : une liberté individuelle doit elle primer sur l'intérêt général ? Pour certaines maladies, une couverture vaccinale incomplète suffit à faire barrage à la propagation des pathogènes. Les personnes qui se vaccinent assument alors les risques (faibles) associés au geste thérapeutique de la vaccination, au bénéfice des non-vaccinés.

A noter que, dans le cas du tétanos, le germe responsable de la maladie - très résistant - peut être présent dans les sols. Le phénomène de couverture vaccinale ne peut donc entrer en jeu pour cette pathologie.

En savoir plus sur la vaccination obligatoire :