Parkinson : la désinsectisation des avions mise en cause par un ex-steward

Un ancien steward va attaquer l'Etat australien après avoir déclaré souffrir de la maladie de Parkinson. En cause : une exposition aux insecticides diffusés dans les cabines sur l'instruction des autorités publiques.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Parkinson : la désinsectisation des avions mise en cause par un ex-steward

Après avoir passé 27 années au service de la compagnie aérienne australienne Qantas, Brett Vollus, un ex-steward, âgé de 52 ans, a dû prendre sa retraite anticipée en mai dernier. L'homme souffre de la maladie de Parkinson. Une responsabilité qu'il impute aux insecticides vaporisés et inhalés dans les cabines avant le décollage.

Parkinson et insecticides : un lien avéré

C'est à la suite d'une confession de son médecin que Brett Vollus a décidé de déposer une plainte en 2014 devant la Cour suprême de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Son neuro-chirurgien lui aurait confié qu'il recevait de nombreux personnels de bord en consultation à ce sujet.

L'avocate du patient a expliqué à l'AFP que son client "n'a pas d'antécédants de Parkinson dans sa famille et pense l'avoir contractée à cause de son exposition aux insecticides qu'il vaporisait dans la cabine sur les long-courriers au moins une fois tous les quinze jours pendant 17 ans". En juin 2013, une expertise de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a mis en évidence l'existence du lien entre l'exposition aux insecticides et le risque de développer une maladie de Parkinson.

Désinsectisation des avions : des normes respectées

Pour éviter toute transmission de maladies véhiculées par des insectes, la vaporation d'insecticides par les stewards et hôtesses de l'air se poursuit dans de nombreux pays, y compris avant le décollage, alors que l'embarquement a été effectué.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a instauré des mesures de désinsectisation des avions dans un traité international datant du 24 janvier 1989.

Ces recommandations doivent être régulièrement appliquées dans une zone de protection s'étendant sur une distance d'au moins 400 mètres autour du périmètre de l'aéroport. Ces consignes concernent notamment les avions en provenance des pays "où sévit le paludisme (…), et où circulent les virus de la dengue et du chikungunya", précise le ministère de la Santé, en France. L'institution politique indique sur son site Internet que l'OMS préconise l'utilisation de perméthrine et de D-phenothrine "en raison de faible risque de toxicité pour l'homme, de leur fort potentiel insecticide à de faibles doses et de rapidité des effets recherchés".

Le ministère australien de la Santé affirme lui aussi respecter les directives de l'OMS et assure que les produits utilisés sont considérés comme inoffensifs pour la santé par l'Autorité australienne de contrôle des pesticides et des médicaments vétérinaires. La porte-parole du ministère ajoute à l'AFP que sans ces vaporisations, l'Australie prendrait le risque de laisser entrer des infections graves comme la fièvre jaune et la malaria.

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