Les femmes unies pour une route plus sûre

A l'occasion de la Journée de la femme, la Sécurité routière lance une nouvelle campagne pour mobiliser les femmes pour une route plus sûre. Leur moyen de pression : convaincre leurs "hommes" (mari, fils, ami, père) d'abandonner leurs mauvaises habitudes de conduite comme la vitesse ou l'alcool au volant.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les femmes unies pour une route plus sûre

92 % des conducteurs impliqués dans des accidents mortels avec un taux d'alcool positif sont des hommes. 83 % des condamnés pour homicide involontaire sur la route sont des hommes. Et 91 % des permis invalidés appartiennent à des conducteurs.

Les statistiques montrent que plus les pratiques sont à risques, moins les femmes sont représentées parmi les conducteurs.

La Sécurité routière a demandé à Marie Desplechin, écrivain, d'écrire un Manifeste pour mobiliser les femmes. Une quinzaine de lignes pour appeler les femmes à signer le Manifeste et pour qu'elles s'engagent à ne plus s'accommoder d'un comportement masculin dangereux qu'elles acceptaient jusqu'alors "par tendresse, par lassitude, par habitude".

Les hommes représentent la moitié des conducteurs, et les trois quarts des tués.

Pour le psychologue Jean-Claude Assailly, chercheur à l'Institut national de recherche sur les transports et la sécurité (INRETS), ce déséquilibre entre hommes et femmes s'explique pour trois raisons.

Tout d'abord une raison qu'il appelle "biologique", l'influence de la testostérone sur le comportement des hommes, et plus particulièrement les jeunes : agressivité, prise de risque et sens de la compétitivité.

Ensuite, il y a ce que le chercheur appelle le "sexe psychologique", c'est-à-dire tous les stéréotypes rapportés à la masculinité : la conduite nerveuse, la prise de risque, la vitesse, et la surconfiance en soi, en particulier en cas de conduite fatigué ou sous emprise d'alcool ou de stupéfiants.

Les hommes ne sont évidemment pas obligés d'être influencé par ces connotations masculines, et peuvent se détacher de ces clichés.

Enfin, le psychologue évoque une troisième raison, qu'il surnomme la raison "anthropologique". Les hommes et les femmes ne sont pas élevés de la même manière, ils n'ont pas le même souci de l'autre, le même respect d'autrui et la prise en compte de son existence. Des qualités plutôt léguées aux filles dans le système éducatif. Ce qui expliquerait que malgré le plus grand nombre de conductrices d'année en année, elles restent minoritaires dans les accidents graves sur la route.

En savoir plus

Sur le web :

Livre :

  • La psychologie du risque
    Jean-Pascal Assailly, Claude-Anne Go
    Ed. Lavoisier, septembre 2010