Défenestrations d'enfants : un risque sous-estimé

La moitié des chutes d'enfants par une fenêtre ont lieu à partir de locaux disposant de protections, selon une étude de l'Institut national de Veille Sanitaire (InVS), menée en 2013 et publiée le 7 avril 2014 par l'Inpes.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Défenestration d'enfants : parents, soyez vigilants !
Défenestration d'enfants : parents, soyez vigilants !

On compte chaque année une centaine de défenestrations d'enfants, avec un pic pendant les beaux jours, quand on ouvre les fenêtres. Ces dernières semaines ont été marquées par plusieurs de ces accidents dont les conséquences sont dramatiques : traumatismes crâniens, polytraumatismes, fractures, quand l'enfant ne décède pas sur le coup. Quelle prise en charge ? Comment prévenir ces risques ?

Le printemps et l'été sont des situations particulièrement propices à la survenue des défenestrations chez les jeunes enfants. Selon la précédente étude sur les défenestrations réalisée par l'InVS, la moitié des chutes a lieu pendant la préparation du repas et 62% des chutes surviennent alors que les fenêtres disposent de rambardes de sécurité.

"Verrous, poignées verrouillables, entrebâilleurs, bloque-portes, et barrières qui font office de garde-corps... ne suffisent pas et ne remplacent jamais la vigilance d'un adulte", écrit l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) dans un communiqué destiné à présenter la nouvelle étude.

Des dispositifs de protection inefficaces

L'enquête "Défenestrations 2013", portant sur les défenestrations accidentelles d'enfants, a été menée entre le 15 mars et le 15 octobre 2013 par l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) et l'Hôpital Necker-Enfants malades (Paris) dans trois régions (Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais).

En sept mois, 76 enfants de moins de quinze ans ont fait une "chute accidentelle de grande hauteur" dans ces trois régions. Neuf sont décédés, et huit présentaient des séquelles un mois après l'accident (dont trois des séquelles sévères).

Dans la moitié des cas, la chute a eu lieu alors que l'ouverture disposait d'une protection "qui a donc été inefficace" ou alors qu'un meuble ou un objet se trouvait sous l'ouverture.

Rien ne remplace la vigilance des adultes

Quatre fois sur cinq, un adulte était présent dans le logement au moment de la chute. Les chutes concernent surtout les enfants de moins de 6 ans (plus de six cas sur dix) et majoritairement les garçons (sept cas sur dix), comme c'était déjà le cas dans les enquêtes précédentes effectuées dans les trois mêmes régions en 2005 et 2006. La situation s'est toutefois légèrement améliorée en ce qui concerne le nombre de chutes, qui ont diminué après avoir atteint 106 en 2006.

L'Inpes recommande de ne jamais laisser un enfant seul dans une pièce, sur un balcon ou près d'une fenêtre ouverte, même s'il est entouré d'autres enfants ou d'adolescents. Evitez également les meubles et les objets sous les fenêtres, ce qui pourrait faciliter son accès. Il ne faut pas non plus se fier aux verrous, entrebâilleurs, bloc-portes, barrières, etc. Rien ne remplace jamais la vigilance d'un adulte.

"Il faut se mettre dans la tête d'un enfant, il entend des bruits à l'extérieur et cherchera à voir ce qui se passe. S'il y a un conseil à retenir, c'est de ne jamais laisser un enfant seul quand une fenêtre est ouverte" souligne Thanh Le Luong, directrice générale de l'Inpes.

VOIR AUSSI :