De Khartoum à Hollywood, le centre Salam redonne du baume au cœur

En 2007, le Dr Gino Strada fait le pari d'installer un hôpital spécialisé en chirurgie cardiaque, à Khartoum, au Soudan. Le seul établissement de pointe opérant gratuitement à cœur ouvert sur le continent africain, géré par l'organisation non-gouvernementale Emergency. L'hôpital est aujourd'hui au coeur du documentaire de Kief Davidson et Cori Shepherd Stern, "Open Heart", l'un des cinq films nominés dans la catégorie court-métrages documentaires, aux Oscars 2013.

La rédaction d'Allo Docteurs
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De Khartoum à Hollywood, le centre Salam redonne du baume au cœur

Les pistes et les troupeaux de chèvres ouvrent la voie du jardin d'Eden au milieu du paysage aride de la savane soudanaise. Au sud de la ville de Khartoum, dans le village de Soba, un havre de paix à l'architecture moderne adresse son Salam ("paix" en arabe) aux maladies du cœur.

Dans le centre Salam, les équipes redonnent vie aux coeurs

Depuis juin 2007, Gino Stada, chirurgien cardiaque, mène son combat contre la cardiopathie rhumatismale, une maladie qui provoque des lésions sur les valves à la suite d'un rhumatisme articulaire aigu.

Les patients atteints de cette maladie sont jeunes et souffrent de malnutrition, ainsi dans cette goutte d'eau tombée du ciel au milieu du désert, les enfants et adolescents auxquels il ne reste que quelques mois à vivre, retrouvent l'espoir d'un avenir.

"Nous avons démontré qu'il était possible de mettre sur pied des établissements de haut niveau en Afrique", souligne Gino Strada. Depuis six ans, le centre Salam accueille des Rwandais, des centaines de patients africains, mais aussi afghans ou irakiens, soignés gratuitement, tout comme des milliers de Soudanais.

"Cette nomination pour les Oscars, c'est peut-être une bonne opportunité pour faire mieux connaître ce centre au niveau international, et obtenir plus de soutien", espère Gino Strada.

La cardiopathie rhumatismale, une maladie disparue en Europe

Aujourd'hui, en Afrique, 300 000 personnes meurent chaque année d'une cardiopathie rhumatismale "car ils n'ont pas accès à une opération", déplore Gino Strada.

La cardiopathie a disparu dans les pays industrialisés au début des années 1960, depuis que les enfants sont soignés par des antibiotiques empêchant une infection.

Ce fléau se développe dans les pays en développement et plus particulièrement dans les situations de pauvreté généralisée. Les premières cibles sont les enfants. A l'origine de cette maladie, le rhumatisme articulaire aigu qui survient après une angine bactérienne à streptocoques de groupe A, non soignée par des antibiotiques.

Une cardiopathie rhumatismale se manifeste par un essoufflement, une forte fatigue, une douleur thoracique et une syncope. Or, un traitement précoce de l'angine à streptocoques peut stopper le développement du rhumatisme articulaire aigu. Une cure de pénicilline à intervalles réguliers et sur une longue période peut prévenir la réapparition des crises de rhumatisme articulaire aigu et interrompre la progression de cette maladie chez des personnes dont les valves cardiaques sont déjà endommagées.

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