Vaccin contre le papillomavirus : des bénéfices inattendus ?

Le papillomavirus (HPV), connu pour provoquer une IST et des cas de cancers, augmenterait aussi le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires. C'est ce que révèle une étude, concluant que la vaccination contre ce virus aurait donc un bénéfice supplémentaire.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
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Les femmes porteuses d'une infection au papillomavirus présentent un risque accru de souffrir d'une maladie cardiovasculaire
Les femmes porteuses d'une infection au papillomavirus présentent un risque accru de souffrir d'une maladie cardiovasculaire  —  Shutterstock

Et si le vaccin anti-HPV protégeait aussi le coeur ? Une étude chinoise s'appuyant sur des données américaines et portant sur plus de 9.000 femmes révèle que l'infection à papillomavirus, aussi appelé HPV, augmenterait le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires. 

Les auteurs ont comparé la fréquence des infarctus, des angines de poitrine, des AVC et des maladies des coronaires, les artères qui irriguent le coeur, chez les femmes infectées par un HPV et chez celles qui ne l'étaient pas.      

Un risque accru de 66 à 89%

Premier résultat : chez les femmes porteuses d'une infection au papillomavirus, le risque de souffrir d'une maladie cardiovasculaire était augmenté de 66%. Cette hausse du risque atteint même 89% chez les femmes âgées de 50 à 59 ans. 

Et les atteintes cardiovasculaires étaient plus fréquentes chez les femmes infectées, à hauteur de 4%, contre 2,4% chez celles qui ne l'étaient pas. Cette association était significative pour les non vaccinées, mais pas chez les vaccinées (ce qui implique qu'il n'y a pas assez de preuve pour dire que les deux faits sont en lien).   

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Un nouveau facteur de risque cardiovasculaire ?

Les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires sont bien identifiés : tabagisme, hypertension, obésité, diabète, excès de cholestérol et de triglycérides. D'autres études avaient montré que l'infection à HPV multipliait par trois le risque de maladie des coronaires et de 50% d'athérosclérose, ces dépôts qui obstruent une partie d'une artère.      

Si ces résultats étaient confirmés, ils permettraient d'ajuster les stratégies de dépistage des maladies cardiovasculaires. La vaccination contre le HPV pourrait ainsi avoir d'autres bénéfices que ceux actuellement mis en avant, à savoir la prévention des lésions précancéreuses et des cancers du col de l'utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus.