Usutu : ce que l’on sait du virus détecté en France

L’Agence régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a confirmé la détection d’un cas du virus Usutu dans le département. Il s'agit du deuxième cas de contamination autochtone en France. Le point sur ce virus.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le , mis à jour le
Le premier cas du virus Usutu en France remonte à 2016
Le premier cas du virus Usutu en France remonte à 2016  —  shutterstock

Faut-il avoir peur du virus Usutu ? Un deuxième cas d’infection à ce virus a été détecté en France le 10 novembre, selon l’Agence régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine. Une femme a en effet été infectée dans le département des Landes. 

Il s'agit, comme pour le premier patient enregistré en 2016 dans le département de l'Hérault, d'un cas de contamination autochtone : ces deux patients ont été infectés par ce virus tropical transmis par des moustiques sur le territoire métropolitain. 

Quels sont les symptômes ?

Le plus souvent, les symptômes sont semblables à ceux de la grippe : fatigue, maux de tête et parfois éruptions cutanées. Des symptômes neurologiques peuvent aussi survenir.

Le premier patient enregistré en France en 2016 était un homme de 39 ans. Il avait été hospitalisé pendant trois jours à cause d’une paralysie de la moitié de son visage au CHU de Montpellier. Après quelques semaines, il avait récupéré ses facultés. Ce sont des analyses réalisées ultérieurement qui ont révélé qu’il avait été infecté par le virus Usutu. La femme infectée plus récemment dans les Landes a développé quant à elle des symptômes grippaux (fièvre, maux de tête et courbatures). 

Dans l'ensemble, "l’infection humaine est probablement le plus souvent sans symptôme, ou présentant une expression clinique bénigne"  écrit Yannick Simonin, virologiste et maitre de conférences à l’Université de Montpellier dans un article du site The Conversation

D'où vient ce virus ?

Le nom "Usutu" est une référence à la rivière du même nom située au Swaziland, petit pays frontalier de l'Afrique du Sud, où le virus a été identifié pour la première fois en 1959.  

La première contamination humaine date des années 1980 en République centrafricaine. Ensuite, le deuxième cas a été rapporté au Burkina Faso en 2004. Ces deux individus ont développé des symptômes modérés, avec des éruptions cutanées et une atteinte du foie.

Comment se transmet-il ?

Le virus Usutu se transmet à l'humain via les moustiques mais implique aussi des oiseaux. Il circule en effet essentiellement "parmi les merles, les moineaux, les mésanges et les rouges-gorges, mais aussi quelques oiseaux de proie (chouette, hibou) ou oiseaux migrateurs", détaille l'ARS Nouvelle-Aquitaine.

La propagation du virus est la suivante : le moustique pique un oiseau porteur du virus, se contamine puis un être humain. Différents moustiques peuvent transmettre le virus aux humains. Parmi eux : Aedes albopictus (le moustique tigre) et Culex pipiens, deux espèces présentes en France métropolitaine. Mais un humain contaminé ne transmet pas le virus à un autre humain, ni à un moustique qui le pique.

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Combien de cas ont été recensés en Europe ?

Aujourd’hui, en Europe, 80 cas ont été recensés, principalement en Italie. Des espèces d’oiseaux seraient à l’origine de l’introduction du virus en Europe, en 2001. 

Plus précisément, il a été repéré en Autriche sur des cadavres d’oiseaux. Ensuite, divers signalements sont apparus dans différents pays européens.   

En France, le virus Usutu est présent et circule depuis au moins 2015, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). "L’augmentation, en 2015, de la mortalité des merles noirs communs dans les départements du Haut-Rhin et du Rhône avait alerté les autorités. Les investigations de l’Anses et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ont alors permis d’identifier le virus Usutu." développe Yannick Simmonin.     

Le virus Usutu est-il dangereux ?

Enfin, Usutu n'est pas dangereux pour l'humain. "Toutefois  [chez certaines personnes immunodéprimées] des complications neurologiques de type encéphalites (inflammation de l’encéphale, partie du cerveau logée dans la boîte crânienne) ou méningo-encéphalites (inflammation de l’encéphale et des méninges, les membranes qui l’enveloppent), ont été décrites, totalisant une trentaine de cas en Europe" affirme Yannick Simmonin.      
    

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Des solutions naturelles face aux moustiques  —  Le Magazine de la Santé - France 5