Tabagisme : pourquoi il faut interdire le filtre des cigarettes

En 2022, le tabagisme s’est stabilisé en France. En cette journée mondiale sans tabac, certains acteurs de la santé défendent l’interdiction du filtre sur les cigarettes. Ils dénoncent leur toxicité et leur caractère addictif.

La rédaction d'Allo Docteurs avec AFP
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Les filtres à cigarettes une catastrophes pour la santé et l'environnement
Les filtres à cigarettes une catastrophes pour la santé et l'environnement  —  Le Mag de la Santé - France 5

Les chiffres ne baissent pas ! En 2022, la France compte toujours près de 12 millions de fumeurs quotidiens. À l’occasion de la journée mondiale sans tabac, plus de 130 acteurs de la santé et de l'environnement plaident pour une mesure originale : l’interdiction du filtre sur les cigarettes. Contrairement aux idées reçues, ces filtres ne protègent absolument pas les fumeurs !       

Un faux sentiment de sécurité

L'absence de bénéfice du filtre pour la santé est aujourd'hui un fait largement documenté et connu de l'industrie du tabac depuis au moins cinquante ans. Le filtre incite le fumeur à prendre des bouffées plus profondes et plus longues, ce qui accroît l'addictivité et la toxicité du tabac. 

De plus, les filtres donnent un faux sentiment de sécurité car le fumeur croit que ces derniers purifient la fumée des substances nocives. La présence de filtre est également liée à une forme plus agressive de cancer du poumon (adénocarcinome).

Les filtres ne sont également pas bons pour l'environnement. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chaque année, 4 500 milliards de mégots sur les 6 000 milliards de cigarettes produites par l’industrie du tabac se retrouvent dans la nature, devenant ainsi le premier déchet collecté sur les côtes et dans les zones urbaines dans le monde.  

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Stress et Covid ont retardé l'envie d'arrêter de fumer

Après une baisse d'une ampleur inédite entre 2016 et 2019, le tabagisme s'est stabilisé en France, mais les inégalités sont fortes en fonction du milieu social, selon les résultats d'une étude publiée mercredi 31 mai par Santé Publique France.     

Selon l'agence de santé, le stress lié à la crise sanitaire du Covid-19 pourrait avoir eu un impact sur l'interruption de la baisse de la prévalence du tabagisme et sur la hausse observée parmi certaines populations.      

Autre enseignement de l'enquête : parmi les fumeurs quotidiens, 59,3% déclarent avoir envie d'arrêter de fumer, 26,4% déclarent avoir le projet d'arrêter dans les six prochains mois et 30,3% ont fait une tentative d’arrêt d'au moins une semaine dans les 12 derniers mois.