USA : vers la fin de l'interdiction du don du sang des homosexuels

Les Etats-Unis souhaitent revenir sur la loi de 1983 interdisant aux hommes homosexuels et bisexuels de donner leur sang, avec pour condition qu'ils n'aient aucun rapport sexuel pendant un an, selon un communiqué de la FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) du mardi 23 décembre.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
USA : vers la fin de l'interdiction du don du sang des homosexuels

En revenant sur cette interdiction, les Etats-Unis rejoindraient de nombreux pays comme le Japon, le Royaume-Uni ou encore l'Australie qui ont adopté des dispositions équivalentes. 

Dans un communiqué, la directrice de la FDA, la Dr Margaret Hamburg, a expliqué que l'agence allait "prendre les mesures nécessaires pour recommander un changement dans l'interdiction actuelle faite aux hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes de donner leur sang si leur dernier rapport remonte à un an". Elle a notamment précisé avoir "soigneusement examiné ces dernières années avec d'autres agences fédérales, les données scientifiques disponibles dont les résultats de plusieurs études récentes ainsi que les recommandations de comités consultatifs d'experts indépendants du ministère de la Santé et de la FDA".

Cette initiative est survenue après le constat d'un décuplement des appels émanant des groupes gays, des milieux médicaux et de certaines personnalités du Congrès américain, réclamant la fin de cette interdiction jugée discriminatoire et sans fondement scientifique.

Glenn Cohen, professeur de droit à l'Université de Harvard, spécialiste en bioéthique, s'est exprimé sur Twitter. Pour lui, "c'est une grande victoire pour les droits civiques des gays", il ajoute : "nous abandonnons l'ancienne croyance selon laquelle tous les homosexuels sont une source potentielle d'infection".

Les avancées scientifiques permettent aujourd'hui de réaliser rapidement des analyses afin de détecter la présence du virus du sida. On estime une durée maximum d'un an pour s'assurer que le sang prélevé n'est pas infecté. Mais les opposants de cette levée d'interdiction, méfiants quant à l'infaillibilité de ces tests, ne sont pas de cet avis. Selon eux, le moindre risque doit empêcher la modification de la politique actuelle en matière de don du sang.

Actuellement en France, au nom du principe de précaution, le droit exclut toujours du don du sang, de manière permanente, les hommes ayant eu des rapports homosexuels. En 2012, François Hollande, candidat à la présidentielle, répondait à un questionnaire rédigé par SOS homophobie : "Oui, je mettrai fin à l'exclusion du don de sang, parce que chaque prélèvement est contrôlé d'abord, et parce qu'il est dévastateur à tous les niveaux d'accréditer une forme de présomption de séropositivité des hommes homosexuels. Il n'y a pas de population à risque, mais des pratiques à risques." 

Pour l'instant, alors que l'Établissement français du sang fait régulièrement appel aux dons, cette promesse de campagne n'a toujours pas été tenue.

VOIR AUSSI