Pourquoi n'existe-t-il pas d'organisme dédié à l'aide à l'observance ?

Pourquoi la Sécurité sociale ne crée-t-elle pas un organisme dédié à l'aide à l'observance ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec Christian Saout, secrétaire général délégué du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) :

"La Sécurité sociale a commencé à le faire pour plein de raisons. Ce sujet est un sujet dont on peut parler mais ce n'est pas un sujet de politique publique. Pour l'instant, ce qu'on a fait, c'est traiter un peu la question de l'accompagnement des patients et l'Assurance maladie a notamment mis en place un programme qui s'appelle Sophia, qui est un programme d'accompagnement téléphonique, d'envoi d'informations sur le diabète… Ils ont commencé à le faire mais le sujet de l'observance est un sujet qui n'est au fond pas traité ou mal traité. Il est surtout traité de la manière de la sanction et pas de l'accompagnement.

"En 2014, on a vu publier un arrêté sur le fait qu'on déremboursait des patients qui n'utilisaient pas un appareil dans l'apnée du sommeil. La manière dont on a traité ce sujet en France, est celui de la sanction alors que dans d'autres pays, on accompagne par des actions qui sont faites soit par des pharmaciens de ville, soit par des laboratoires pharmaceutiques eux-mêmes au travers de sociétés écrans, soit par tout un tas de dispositifs y compris par des incitations financières.

"Aux Etats-Unis, après avoir connu une période de sanctions sur la non-observance, ils sont revenus à une période d'incitation positive y compris avec des bons, des chèques, une rémunération… Les gains que l'on a à être observant sont tellement pharamineux qu'il vaut mieux investir dans l'aide à l'observance plutôt que dans la sanction de la non-observance."