Les catacombes révèlent leurs secrets

Les ossements des catacombes sont pendant longtemps restés relativement mystérieux pour les conservateurs : qui étaient ces gens ? De quelle pathologie sont-ils morts ? De récentes fouilles menées par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) permettent désormais d'en savoir plus.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les catacombes révèlent leurs secrets


Créées en 1784 dans les carrières de Paris, les catacombes rassemblent les ossements de plusieurs millions de Parisiens. C'est l'ingénieur des mines, Louis-Etienne Héricart de Thury, qui est en charge de la disposition des squelettes. Et pour cela, il s'inspire des techniques de carrières en alignant notamment les fémurs et les crânes pour gagner de la place.

Aucune documentation sur l'origine des ossements

Une place indispensable car à la fin du XVIIIe siècle, les cimetières parisiens sont saturés. Pour des raisons sanitaires, ils sont tous évacués dans les carrières. Crânes, fémurs, côtes… les squelettes sont tous entassés et mélangés : "Nous n'avons aucune information, aucune documentation sur l'origine des ossements et sur la manière dont ils ont été rangés. Il faut donc considérer cet ossuaire comme une population parisienne d'origines diverses et d'époques variées", explique Sylvie Robin, conservatrice.

Mais une partie de ce mystère est sur le point d'être levé. En 2015, les anthropologues de l'INRAP ont fait une découverte exceptionnelle dans les sous-sols d'un supermarché. Ils ont mis au jour huit fosses communes appartenant au cimetière de l'hôpital de la Trinité. Jusqu'à présent, les seuls ossements connus de ce cimetière étaient ceux entassés et mélangés dans les catacombes. La découverte de ces nouveaux squelettes est déterminante. Leur étude apporte aujourd'hui des informations inédites sur ces Parisiens du Moyen-Âge : "La fouille de 2015 nous a permis d'obtenir des informations biologiques sur les individus avec les méthodes anthropologiques, des données d'estimation de l'âge au décès, du sexe, de l'état sanitaire et des pathologies…", souligne Isabelle Abadie, archéo-anthropologue.

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Afin de les analyser et d'en savoir plus sur l'origine de ces ossements, les équipes de l'INRAP ont récupéré les 315 squelettes de ces fosses communes. Les données recueillies après une série de mesures ont notamment permis de déterminer le sexe des squelettes mais aussi une partie de l'état de santé des individus.

L'exposition présentée dans les catacombes permet de connaître un peu mieux ces Parisiens qui vécurent au XVe siècle. En déambulant au fil des galeries, derrière les crânes et les ossements, les visiteurs peuvent enfin imaginer ce qu'était leur vie.