Mediator : l’ancien n°2 des laboratoires Servier sur le banc des accusés

Pendant près de onze heures, le Dr Jean-Philippe Seta a répondu aux questions du tribunal sur les arbitrages qui ont conduit au maintien du Mediator jusqu’en 2009 alors qu’il était en fonction.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Le Dr Jean-Philippe Seta, seul dirigeant survivant des Laboratoires Servier, est aujourd’hui le seul à être personnellement mis en examen pour homicides et blessures involontaires. Au cœur de cette accusation, la dissimulation de la proximité chimique entre le Mediator, vendu comme anti-diabétique, et deux médicaments coupe-faim du laboratoire, interdits en 1997 à cause d’atteintes cardiaques et pulmonaires graves. Le Dr Seta a été longuement questionné sur une note qu’il a signée en 1999.  

Une note de 1999 au cœur des arbitrages

« Dans cette note, on vient affirmer en 1999 que le Mediator se distingue, radicalement de l’Isoméride et du Pondéral. Et c’est ce document qui sera utilisé pour dire à tout le monde : il n’y a aucun problème, il n’y a rien à voir. Et ce qui est terrifiant c’est qu’on comprend que ce document signe la tromperie ! » explique Maître Charles Joseph-Oudin, avocat de plusieurs victimes du Mediator. Interrogé sur les termes de cette note, le Dr Seta reconnaît qu’elle comprend des « erreurs » qu’il n’avait pas repérées avant d’y apposer sa signature. « Il reconnaît que depuis 2003 ou 2005 ils auraient dû « prendre le taureau par les cornes » pour faire quelque chose de mieux. Mais tout ça sonne un peu comme des mots assez creux pour les victimes » ajoute maître Charles Joseph-Oudin. Le procès de ce scandale sanitaire va encore durer plusieurs mois, jusqu’au printemps 2020.