Mediator : "Je n'aurais pas dû perdre ma mère à 20 ans"

Alors que le procès s’est ouvert ce lundi, il pourrait être suspendu à cause des questions prioritaires de constitutionnalités posées par les Laboratoires Servier.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Depuis près de 10 ans, ils sont des milliers de victimes du Mediator à attendre ce procès avec impatience, comme Frédéric et Lisa Boussinot. Leur vie a basculé le 8 mars 2004 lorsque Pascale, compagne et mère, est décédée après des mois d’essoufflements inexpliqués. Après avoir lu le livre du Dr Irène Frachon qui a lancé l’alerte sur le Mediator, cette famille a tout de suite fait le rapprochement. C’est ainsi qu’en octobre 2010 ils déposent la première plainte pénale contre les laboratoires Servier, une plainte qui conduira les juges à retenir notamment l’accusation d’homicide involontaire.

Ce père et sa fille réussissent à apporter des preuves du lien entre le médicament et l’atteinte fatale du cœur de Pascale. Une conviction renforcée quelques mois après la plainte, par la publication du rapport de l’IGAS, l’Inspection Générale des affaires sociales. Ses auteurs dénoncent la dissimulation par le laboratoire Servier de la proximité chimique du Mediator avec ses deux autres médicaments, l’Isomeride et le Pondéral. Deux coupe-faim, interdits en 1997 à cause des risques mortels qu’ils entrainent. 

Un possible report du procès

Pour Lisa Boussinot il n’y a aucun doute, « les Laboratoires Servier sont des délinquants et donc quand on est un délinquant on va devant le Tribunal Correctionnel et on prend sa peine. Et j’espère qu’ils prendront leur peine. Voilà. Moi je suis très en colère à ce niveau-là. Ma mère elle n’aurait pas dû mourir à 51 ans je suis désolée, et moi je n’aurais pas dû perdre ma mère à 20 ans, je suis désolée… » Ces familles vont devoir redoubler de patience : ils sauront si ce procès est maintenu ou reporté, lundi 30 septembre.