Une mairie du Nord condamnée pour intoxication après un concert dans une église

À Phalempin, lors d’un concert dans l’église de la ville, 68 personnes ont été intoxiquées au monoxyde de carbone.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Certains chauffages à gaz et chaudières rejettent de grandes quantités de monoxyde de carbone.
Certains chauffages à gaz et chaudières rejettent de grandes quantités de monoxyde de carbone.

Triste fin pour un concert des Petits Chanteurs à la croix de bois le 26 janvier 2009. Leur public a dû être évacué en pleine représentation dans l'église de Phalempin (Nord). 68 personnes ont été hospitalisées. Les pompiers, appelés sur les lieux, ont mesuré un taux très important de monoxyde de carbone.

Et l'histoire ne s'arrête pas là. Les caisses d'assurance maladie de Lille-Douai, de Hainaut et de Seine-Saint-Denis ont attaqué la commune en justice, considérant qu'elle devait payer les soins apportés aux personnes intoxiquées.

58.000 euros de dommages et intérêts

Huit ans plus tard, le tribunal administratif de Lille vient de rendre son verdict. Il considère que "la responsabilité de la commune […] est engagée pour défaut d'entretien de l'église, […] et plus particulièrement du dispositif du chauffage au gaz". Phalempin doit à présent verser 58.000 euros de dommages et intérêts à la Sécurité sociale, ce afin de couvrir les "frais engagés pour les soins".

À lire aussi : "Prévenir les intoxications au monoxyde de carbone"

Pour le maire Thierry Lazaro – qui hésite à faire appel – ce jugement est "d'une bêtise sans nom". Il considère qu’en tant qu’élu, "tout comprendre au chauffage et à la ventilation" est impossible. D'après lui, la chauffagerie de la salle avait été contrôlée la veille du concert. Peut-être devrait-il alors se retourner contre son prestataire...

Une intoxication au monoxyde de carbone survient parfois en moins d’une heure. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut s’avérer mortelle. Selon le ministère de la Santé, 90 décès sont à déplorer chaque année. Ce gaz est invisible et inodore, ce qui le rend indétectable. L’intoxication se traduit souvent par des vomissements et des maux de tête.

Certains chauffages à gaz et chaudières rejettent de grandes quantités de monoxyde de carbone. Lorsque ces appareils sont présents dans de vieilles habitations, le risque d’intoxication est renforcé.