Papillomavirus : deux études confirment l'innocuité du vaccin

Le vaccin qui protège contre 9 souches de papillomavirus est utilisé depuis cinq ans aux Etats-Unis. L'absence d'effets secondaires graves y est confirmée par deux études. Une bonne nouvelle pour la prévention des cancers provoqués par ce virus.   

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Papillomavirus : deux études confirment l'innocuité du vaccin

En France, cela fait à peine plus d'un an que le vaccin apportant une protection contre 9 souches de papillomavirus est disponible (Gardasil9c). Mais aux Etats-Unis, son utilisation a commencé en 2014 pour toute la population, filles et garçons, de 9 à 26 ans. Ce recul a permis à deux équipes américaines de confirmer son inocuité à travers deux études publiées dans la revue Pediatrics

28 millions de doses de vaccin administrées

Ces données devraient rassurer ceux qui s'inquiétaient encore d'un lien entre ce vaccin et la survenue de maladie auto-immune. Car la première étude, réalisée par les équipes d'épidémiologistes du CDC d'Atlanta a examiné toutes les déclarations d'effets secondaires entre 2014 et 2017.  Il y en avait 7244 pour  28 millions de doses de vaccin administrées, sans aucun caractère de gravité dans 97,4% des cas. Il s'agissait le plus souvent de vertiges légers, de maux de tête, de nausée et de réaction locale au site d'injection. 

Profil de sécurité favorable

L'examen approfondi des très rares cas de complications signalés a révélé des erreurs de diagnostic ou des dossiers incomplets. Parmi les deux décès recensés "leurs causes n'étaient pas liées à la vaccination". Les auteurs estiment donc que "le profil de sécurité du HPV9 est favorable".

Une conclusion partagée par l'équipe qui a réalisé la seconde étude. Elle a suivi "en temps réel" pendant deux ans les suites de 839 000 injections réalisées dans 6 centres de vaccination. Il n'y a eu aucun choc anaphylactique, aucune maladie auto-immune, aucune thrombose veineuse.  "Nous n'avons pas identifié la moindre source de nouvelle inquiétude en matière de sécurité, résument les chercheurs.  Même si nous avons détecté plusieurs signaux d'alerte inattendus, aucun n'a été confirmé par une évaluation ultérieure."  

Cancers génitaux et ORL

C'est une excellente nouvelle à l'heure où la Haute Autorité de Santé vient d'étendre les recommandations de vaccination aux garçons. Car les papillomavirus, transmis lors des relations sexuelles, provoquent plus de 6 000 cancers par an. Et pas seulement chez les hommes.  "Le cancer du col de l’utérus est le plus connu, explique Jean-Baptiste Méric, directeur du pôle santé publique et soins à l'Inca. Mais ce n’est effectivement pas le seul puisque l’on peut avoir aussi des cancers du canal anal, des cancers ORL, des cancers de l’amygdale, des cancers de la gorge, qui sont des vrais cancers qui entraînent des décès ! » 

Améliorer la couverture vaccinale

Jusqu'à présent, la vaccination concernait les jeunes filles de 11 à 14 ans et les hommes ayant des relations avec les hommes jusqu'à 26 ans. Désormais, elle s'étend donc aux garçons de 11 à 14 ans. Il existe aussi des possibilités de "rattrapage" jusqu'à 19 ans.

L'espoir de cette extension est d'améliorer la protection des nouvelles générations. Car aujourd'hui, la couverture vaccinale est “très insuffisante” selon la HAS. Seules 24% de femmes sont protégées alors que l'objectif est de 60% pour réduire la circulation du virus... et sauver des vies.