Gagner des années après un infarctus

Une nouvelle famille d'anti-coagulants pourrait augmenter l’espérance de vie des patients qui ont fait un infarctus du myocarde. Elle a été présentée ce week-end à la Conférence annuelle de l’American Heart Association en Floride.

La rédaction d'Allo Docteurs
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100 000 personnes vivent chaque année l’intense épreuve de l’infarctus du myocarde. L’infarctus, petit rappel, c’est lorsque les artères qui apportent le sang au cœur sont bouchées par des caillots. Le premier traitement consiste aujourd’hui à rétablir la circulation à l’aide de stents, des petits ressorts circulaires montés jusqu’au cœur à travers les vaisseaux sanguins sous contrôle radiologique.

Mais cette alerte cardiaque traduit en fait des années d’évolution dangereuse au niveau de toutes les artères de l’organisme. Cholestérol, vieillissement des parois, hypertension… la circulation du sang se fait moins facilement : c’est l’athérosclérose. Le risque de récidive est alors majeur tant au niveau du cœur que du cerveau. 

Un risque de mortalité réduit de 31%

Le nouveau traitement présenté à la Conférence 2011 de l’American Heart Association, en Floride (Etats-Unis), vient donc élargir la famille des traitements anti-coagulants qu’il faut tout de suite mettre en place pour éviter la formation de nouveaux caillots. Les médicaments actuels freinent la production des plaquettes sanguines qui forment en quelque sorte l’ossature des caillots.

La nouvelle molécule, le ximelagatran, empêche, elle, l’accumulation de "fibrine", une sorte de ciment qui entourent les plaquettes pour former le caillot. Ce mode d’action serait donc plus efficace avec moins de nouveaux accidents, tant au niveau cardiaque qu’au niveau cérébral. Le risque de mortalité des patients traités dans l’étude a ainsi été réduit de 31 %.

Encore plus de 10 % de décès dans l’année qui suit l’infarctus

L’enjeu est de taille. Plus d’un patient sur dix décède encore dans l’année qui suit son infarctus à cause d’une récidive. Il y a malheureusement un bémol : ce produit, comme ses prédécesseurs, doit être dosé très soigneusement. Car en freinant les mécanismes de coagulation du sang, il augmente le risque d’hémorragie. Et ce visiblement un peu plus fortement que les autres. Néanmoins, utilisé comme dans cette étude (également publiée par le New England Journal of Medicine), dans les jours qui suivent l’alerte, il semblerait avoir un réel avantage.

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