Antibiorésistance : l'espoir d'une nouvelle classe d’antibiotiques

Des chercheurs français pourraient avoir trouvé une nouvelle classe d’antibiotiques, issue d’une bactérie redoutée : le staphylocoque doré. Une potentielle arme supplémentaire pour faire face à la multiplication des germes antibiorésistants.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

La bactérie pourrait être à la fois le problème et la solution. Le staphylocoque doré, source de nombreuses infections est aussi une piste sérieuse vers une nouvelle classe d’antibiotiques. Une équipe de recherche française a identifié puis transformé une protéine du staphylocoque : un peptide qui permet de lutter contre certaines infections.

Cette avancée française pourrait apporter un nouveau souffle ainsi que de nouvelles possibilités pour lutter contre l’antibiorésistance mondiale. Le détail de ces travaux est publié le 9 juillet dans la revue scientifique Plos Biology.

“Cette nouvelle approche thérapeutique, c’est une sorte de nouvelle gamme d’antibiotique, explique le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond Poincaré (AP-HP). Puisque ce sont des peptidomimétiques qui sont ici des peptides antimicrobiens. La bactérie elle-même a des antibiotiques naturels : on va se servir de ses antibiotiques naturels pour agir avec un nouveau mode d’action contre les bactéries.”

Trouver de nouveaux antibiotiques, une nécessité sanitaire

Cette alternative, testée pour l’instant uniquement sur des rongeurs pourrait être efficace contre les infections cutanées. Les essais sur l’homme devraient commencer en 2020. Et s’ils sont concluants cette approche pourrait être une nouvelle arme contre l’antibiorésistance, un problème de santé publique "qui monte". “La résistance aux antibiotiques est un phénomène naturel et normal qui existe depuis toujours, depuis la création de la pénicilline, rappelle l’infectiologue. Mais la problématique est que l’on consomme de plus en plus d’antibiotiques et que ce phénomène s’accélère dans le temps. On a de moins en moins d’innovations en termes de classes d’antibiotiques et on se retrouve un peu démuni. Le risque c’est d’arriver face à un mur. On n’aura plus de traitements antibiotiques efficaces d-fac à des infections de plus en plus résistantes.”

Les espoirs générés par cette recherche sont très importants : aujourd’hui la résistance aux antibiotiques tue chaque année 30 000 personnes en Europe.