L'Autorité de sûreté nucléaire déplore un manque de protection dans les blocs opératoires

Dans certains blocs opératoires d’Île-de-France, les médecins et leurs patients ne sont pas suffisamment protégés des rayonnements lors des actes chirurgicaux menés à l'aide de la radiographie, estime l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dans un bilan annuel sur la radioprotection publié ce 9 juin.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
L'Autorité de sûreté nucléaire déplore un manque de protection dans les blocs opératoires

La "radiologie interventionnelle", qui consiste à réaliser des actes chirurgicaux guidés par de l'imagerie radiologique[1], est "une activité qui présente un enjeu vraiment important à la fois pour le patient et le travailleur", souligne Bastien Poubeau, chef de la division de Paris de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

"Le chirurgien et le patient sont directement sous le faisceau pendant une durée assez longue", note-t-il. Pourtant, selon l'AS,  le personnel n'est pas suffisamment conscient des risques encourus et n'utilise pas de manière optimale les protections plombées existantes : tabliers, visières ou cache-thyroïde protègeraient efficacement des rayonnements. L'utilisation de panneaux coulissants de protection et un meilleur réglage de l'appareil de radiographie sont également "nécessaires".

L'ASN remarque que "dans les blocs non dédiés (qui pratiquent occasionnellement ce type d'opérations), la protection est "plus insuffisante que dans les blocs dédiés". 

Sur la base de 215 inspections réalisées dans le milieu médical en 2014 en Ile-de-France (radiothérapie, imageries médicales, médecine nucléaire), l'ASN considère toutefois que "le niveau de radioprotection est globalement satisfaisant" en Ile-de-France.

 


[1] Cette technique est notamment utilisée pour les opérations sur les valves cardiaques ou orthopédiques.

Suite à une inspection de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière en octobre dernier, l'ASN jugeait nécessaire d’améliorer "les moyens humains à consacrer à la radioprotection des travailleurs", ainsi que "la coordination interne de ces moyens entre les différents services impliqués". L’ASN constatait alors "l’impossibilité, pour les deux personnes compétentes en radioprotection [de l’hôpital] de répondre à l’ensemble des tâches règlementaires, compte tenu de la taille de l’établissement". Dans certains blocs opératoires, "les radiophysiciens ne sont pas encore intervenus pour mettre en place une démarche d’optimisation des doses délivrées aux patients".