Un pacemaker contre l'apnée du sommeil

Orthèse, masques respiratoires… Des traitements existent contre l'apnée du sommeil mais ils sont contraignants et pas toujours bien supportés. Au CHU de Bordeaux, une dizaine de patients a pu bénéficier d'un nouveau dispositif qui pourrait bien changer la vie des patients les plus récalcitrants aux traitements.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Photo : ©Universida de Navarra
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Au CHU de Bordeaux, une dizaine de patients a pu bénéficier d'un nouveau dispositif implanté au bloc opératoire sous anesthésie générale. Il s'agit d'un pacemaker qui va envoyer de l'électricité de façon sélective pendant l'inspiration du patient. L'idée étant de provoquer une contraction de la langue durant cette période.

Stimuler la langue

Le pacemaker est relié à deux électrodes : l'une est implantée sous la peau au niveau du cou, au contact du nerf de la langue, et l'autre au niveau du thorax, entre deux côtes. L'électrode du thorax va détecter le début de l'inspiration et adresser un signal au pacemaker. Le pacemaker va alors envoyer une stimulation électrique à l'électrode au contact du nerf de la langue. Résultat : la langue est poussée vers l'avant. Elle libère donc le passage pour que l'air puisse circuler normalement.

Le patient doit toutefois attendre un mois avant de tester les bienfaits de ce dispositif. "On ne peut pas l'activer tout de suite car le contact entre l'électrode et le nerf est un peu hématique, c'est-à-dire qu'il y a soit de l'air, soit de l'eau, soit du sang donc on attend que l'électrode se fixe définitivement pour démarrer la stimulation", explique le Dr Pierre-Jean Monteyrol, chirurgien ORL. Une fois activé, le dispositif est entre les mains du patient. Il doit l'actionner lui-même tous les soirs, trente minutes avant de s'endormir.

17.000 euros l'implant

Le dispositif est implanté à vie. Il suffit simplement de changer la pile tous les dix ans, comme pour n'importe quel pacemaker. À ce jour, l'implant coûte 17.000 euros hors frais d'hospitalisation. Mais ce nouveau dispositif pourrait intéresser de nombreux patients en mal de traitement. Aujourd'hui, en France, 5% de la population souffre d'apnées du sommeil.