La dépression a progressé en France entre 2010 et 2017

La prévalence des épisodes dépressifs a augmenté en France selon une étude du Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié mardi 16 octobre. Les femmes, les étudiants et les chômeurs sont les plus touchés.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les résultats de l'étude Baromètre santé sur la dépression indiquent qu'en 2017, 9,8 % de la population française entre 18 et 75 ans a connu un épisode dépressif, contre 7,5 % en 2010.

L'étude porte sur 25 319 personnes interrogées au téléphone par du personnel non médecins. Les participants ont répondu à un questionnaire destiné à diagnostiquer l’apparition d’un épisode dépressif caractérisé (EDC).

Les femmes deux fois plus déprimées que les hommes

Résultat: l'incidence de la dépression en France a augmenté, en particulier chez les femmes où elle est deux fois plus élevée que chez les hommes (13% contre 6,4%). Cette disparité pourrait être due à plusieurs facteurs tels que " les inégalités salariales, la différence de positionnement au sein de l'entreprise, une charge mentale plus importante, une inégalité dans la répartition des rôles ", commente le psychiatre David Gourion, "la charge qui pèse sur les femmes est encore aujourd'hui bien plus lourde de celle qui pèse sur les hommes ". Selon les auteurs de l'article, cette disparité pourrait être due aussi au fait que les hommes soient moins enclins à admettre la dépression. 

Pour la première fois émerge une association entre dépression et revenu. Les femmes aux revenus les plus élevés ont un risque diminué de 30% par rapport aux autres catégories de revenu.

Un jeune sur 9 touché par la maladie

Mais les principales victimes de la pathologie sont les jeunes entre 18 et 44 ans. Dans cette tranche d’âge une personne sur 9 a vécu un épisode dépressif en 2017. Selon le dr David Gourion, cette augmentation peut être expliquée par des multiples paramètres sociaux qui génèrent "un sentiment d'insécurité ". La société a évolué, le chômage augmente et les jeunes ont " un sentiment d'être en grande difficulté dans la société qui les entoure "

La prévalence d'un épisode dépressif semble également être liée à la situation conjugale (une séparation augmente le risque de dépression) et à la situation socio-économique. Les chômeurs et les personnes au foyer ont déclaré près de deux fois plus souvent un épisode dépressif. Entre 2010 et 2017, la prévalence d'un épisode dépressif est passée de 11,6% au 16,7% chez les chômeurs et de 10,1% à 13,3% chez les étudiants .

Cette enquête téléphonique présente clairement des limites. Il existe des paramètres tels que le symptôme d'agitation ou de ralentissement psychomoteur qui ne peuvent pas être évalués par un questionnaire. Et surtout le questionnaire ne recherche pas les causes qui pourraient être à l’origine de la dépression, un deuil par exemple.