Sida : vers un allègement thérapeutique ?

Depuis la première trithérapie en 1996, les traitements pour lutter contre le sida n'ont cessé de s'améliorer et la recherche est toujours en cours pour perfectionner les traitements. Elle s'oriente aujourd'hui vers un allègement thérapeutique car les traitements ne sont pas dénués d'effets secondaires. Plusieurs stratégies sont testées.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Après plusieurs années, la trithérapie peut entraîner un risque cardiovasculaire ou une insuffisance rénale. C'est pour diminuer ces effets secondaires que le traitement allégé est aujourd'hui étudié. Chaque mois, les patients doivent consulter leur médecin pour s'assurer que tout va bien.

"Les chercheurs ont montré dans une étude pilote que si on arrêtait le traitement pendant trois jours, cela n'était pas suffisant pour que le virus reparte. Il faut des arrêts plus prolongés, de quatre, cinq jours voire plus pour que le virus reparte", explique le Pr Dominique Salmon-Ceron, infectiologue.

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Pour mener à bien cette étude en cours, les patients doivent scrupuleusement respecter les trois jours d'arrêt de leur traitement. En cas de reprise virale, les examens sont rapprochés et le patient reprend alors son traitement comme avant.

Une bithérapie une fois par mois

Autre piste d'allégement thérapeutique en cours de recherche : une bithérapie injectée seulement une fois par mois. "Une fois injecté dans l'organisme, le produit se libère progressivement dans le sang et va permettre de maintenir pendant un mois les concentrations du médicament dans le sang qui sont capables d'inhiber la réplication du virus", note le Pr Jean-Michel Molina, infectiologue. Cette injection permet ainsi de libérer les patients d'une prise quotidienne du traitement.

Seuls quelques centaines de patients en France bénéficient à ce jour de ces essais thérapeutiques. Les premiers résultats seront connus d'ici deux à trois ans.