La Prep : une nouvelle arme contre le VIH ?

Depuis deux ans, il est possible de prendre un traitement antirétroviral alors qu'on est séronégatif, pour diminuer le risque d'infection par le VIH. C’est ce qu’on appelle la Prep ou prophylaxie pré-exposition.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Après plusieurs accidents de préservatif, Julien a décidé de prendre un traitement de prévention contre le VIH. Séronégatif et en bonne santé, ce célibataire peut avoir des rapports sexuels avec un risque de contamination proche de zéro. "Il y a moins d’inquiétudes. C’est plus simple que de demander à la personne son statut, d’aller ensemble à l’hôpital, de vérifier que tout est ok des deux côtés…".

Un risque de contamination proche de zéro

Depuis deux ans, à l’hôpital Saint-Louis à Paris, une consultation Prep a été mise en place pour les hommes homosexuels. Pour recevoir ce traitement, les patients s’engagent à un suivi régulier. Tous les 3 mois, ils viennent à l’hôpital pour renouveler leur ordonnance et vérifier leur séronégativité. Les médecins surveillent aussi le bon fonctionnement des reins. Le Truvada et ses génériques peuvent être toxiques pour cet organe. Enfin, les patients vont être soumis à un dépistage pour les autres infections sexuellement transmissibles.

A ce suivi médical s’ajoute un accompagnement par l’association AIDES de tous les nouveaux utilisateurs. Arnaud Dardis, bénévole, explique : "ça nous permet de mieux orienter la personne sur des questions qu’elle n’aurait pas forcément posées au médecin. On sensibilise aussi la personne sur sa responsabilité individuelle, sur le fait que prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de l’autre".

Objectif : enrayer l’épidémie

En France, le Pr Jean-Michel Molina a été le premier médecin à mettre en place ces consultations. Son objectif : enrayer l’épidémie du Sida. "Le nombre de nouveaux cas ne diminue pas depuis 10 ans. On espère que, grâce à ce nouvel outil de prévention (…), on va arriver enfin à voir ce nombre de nouvelles contaminations diminuer et essayer de circonscrire l’épidémie en France." Actuellement, en France, près de 5000 patients seraient sous Prep ou prophylaxie pré-exposition.

Le PREP s'adresse aux personnes qui par leur pratique sont à haut risque de contracter le VIH. Il réduit le risque mais ne l'élimine pas totalement, à l'inverse du préservatif ; de plus, il ne protège pas des autres infections sexuellement transmissibles. C'est pour la Haute autorié de santé un outil complémentaire de la stratégie de prévention du VIH.