Dengue : l'Institut Pasteur sur la piste d'un nouveau traitement ?

A la Réunion, l'épidémie de dengue qui sévit actuellement est jugée "sans précédent" par l'OMS. Des chercheurs de l'Institut Pasteur disposent aujourd'hui de pistes sérieuses pour un traitement efficace. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Il n'existe pour le moment aucun véritable traitement, ni vaccin, contre la dengue qui pourrait infecter près de quatre milliards de personnes sur plusieurs continents. Dans la grande majorité des cas, lors de la première rencontre avec le virus, les patients échappent à la forme grave qui provoque des hémorragies ou un état de choc. Ce n'est que lors d'une deuxième infection que le patient peut faire une "dengue grave". Mais pour cela, il faut que la deuxième infection intervienne après un certain laps de temps après la première infection (environ deux ans après).

Car au début, la production importante d'anticorps par l'organisme permet de détruire les nouveaux virus. Mais après deux ans, leur nombre diminue et la protection n'est plus correctement assurée. Toutefois, certaines personnes réussissent à ne jamais développer la maladie. Alors des chercheurs de l'Institut Pasteur du Cambodge, où la dengue est très présente, sont allés à leur rencontre.

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Pour les trouver, dès qu'un patient arrivait à l'hôpital, une équipe se rendait chez lui faire des prises de sang à ses proches pour voir qui avait de meilleures défenses immunitaires. D'après les résultats des analyses et des observations réalisées, l'arme décisive des patients protégés serait les lymphocytes. Des globules blancs qui ont mémorisé l'identité du virus pour pouvoir détruire les cellules qu'il a infectées.

Sur la piste d'un vaccin... et d'un traitement ?

L'équipe de chercheurs a donc commencé à tester un nouveau vaccin qui stimulerait la production de ces lymphocytes. En attendant sa mise au point, un traitement pourrait être créé plus rapidement grâce à une autre découverte : "À Cuba, nous avons vu que les personnes qui avaient un génome plus africain, avaient une particularité au niveau de leurs vaisseaux sanguins qui protégeait de la forme grave de la maladie. Cela pourrait donc conduire à un traitement de la dengue", explique le Dr Anavaj Sakuntabhai, directeur de recherche à l'Institut Pasteur.

L'enjeu est majeur car le virus de la dengue tue chaque année des dizaines de milliers de personnes à travers le monde. Et le changement climatique favorise la progression vers le nord du moustique qui le transmet, le moustique tigre, désormais présent en France métropolitaine. Pour l'instant, les épidémies ont toujours pu y être stoppées dans des petites villes où la lutte contre le moustique a été efficace.