Variants : pourquoi la situation en Moselle est préoccupante

Le département de la Moselle compte un nombre important de cas de variants sud-africain et brésilien du coronavirus. Une situation qui inquiète les autorités et qui pourrait nécessiter de nouvelles mesures sanitaires.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration. La ville de Metz, en Moselle, compte un nombre important de cas de variants du coronavirus.
Image d'illustration. La ville de Metz, en Moselle, compte un nombre important de cas de variants du coronavirus.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / dvoevnore

Une "situation inquiétante" en Moselle. Le ministre de la Santé Olivier Véran a alerté le 11 février sur le nombre important de cas de variants sud-africain et brésilien du coronavirus dans ce département de la région Grand-Est. Un constat qui pourrait justifier de nouvelles mesures sanitaires.

300 mutations suspectes en quatre jours

Et pour cause : ces quatre derniers jours, "plus de 300 cas de mutations évocatrices de variants sud-africains et brésiliens" ont été identifiées grâce à des analyses par test PCR de criblage, selon Olivier Véran. Sachant que le département comptait déjà "200 cas supplémentaires identifiés les jours précédents", a-t-il précisé.

Le ministre se rend donc ce 12 février en Moselle pour "évaluer la situation, échanger avec l'ensemble des élus du territoire, les acteurs de santé, le préfet, les responsables de l'Agence Régionale de Santé, et mener une concertation afin d'anticiper les réponses qu'il nous faudra trouver collectivement".

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Bientôt un reconfinement local ?

Interrogé sur BFMTV, le maire (LR) de Metz François Grosdidier s'est prononcé en faveur d'un reconfinement local, évoquant "hélas" une urgence. "Si ça se confirme avec ces centaines de cas et en plus avec ces variants africains, brésiliens sur lesquels le vaccin est manifestement inopérant, oui il faut prendre ces mesures", a-t-il insisté.

Pour Olivier Véran, "il nous faut être prêts à agir évidemment, si la situation devait le nécessiter, afin de protéger la population dans un territoire qui a déjà payé un lourd tribut à la pandémie".

La crainte d’une diffusion non maîtrisée

Ces variants brésilien et sud-africain sont particulièrement surveillés. Comme le variant britannique, ils sont plus contagieux mais ils pourraient aussi être "moins sensibles à certains vaccins disponibles" et "échapper aux anticorps fabriqués" par les personnes guéries du covid-19, a souligné Olivier Véran. Ce qui signifie qu'une réinfection par ces variants serait possible.

Et, en Moselle, les cas ne peuvent pas tous être reliés à des foyers de contagion groupés (clusters), à des voyages à l'étranger ou à des contacts avec des personnes ayant voyagé, a précisé le ministre. Cela pourrait indiquer un début de diffusion non maîtrisée de ces variants dans la population.

4 à 5% des cas nationaux

Les autres départements français sont beaucoup moins touchés par ces deux variants, avec entre zéro et "près de 40 cas" (en Dordogne), et une proportion "de l'ordre de 4 à 5%" de l'ensemble des cas positifs à l'échelle du pays, a enfin constaté Olivier Véran.

Mais dans le même temps, le variant britannique, suspecté de représenter 15% du total des cas positifs il y a encore une semaine, est probablement "responsable de 20% à 25% des infections" aujourd'hui, a estimé Olivier Véran. Localement, ce variant est plus inquiétant, comme dans la région de Dunkerque ou de Gravelines (Nord), où il représenterait 68% des cas positifs selon le maire de Dunkerque.