Coronavirus : pourquoi les tests sérologiques rapides ne sont-ils pas fiables à 100% ?

Qui a été infecté par le Covid-19 ? Et qui est immunisé ? La réponse à ces deux questions, obtenue grâce aux tests sérologiques, pourrait nous permettre de sortir du confinement. Nous nous sommes rendus au Centre d’Investigation Clinique de Strasbourg, qui mène actuellement une étude déterminante, en partenariat avec l’Institut Pasteur.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Haïm, interne au CHU de Strasbourg, a été testé positif au tout début de l’épidémie grâce au test PCR, ce fameux écouvillon introduit dans le nez. Aujourd’hui, il réalise un test sérologique pour savoir si son système immunitaire a développé des anticorps contre le coronavirus. Rien ne prouve pour le moment qu’une personne infectée, chez qui on retrouve des anticorps, soit immunisée et donc protégée contre le virus.

Mais les scientifiques se veulent rassurants. "L’expérience du SRAS de 2003 a montré que cette réponse immunitaire existait chez quasiment tous les malades guéris (…) Donc comme le SRAS est le petit frère du Covid-19, on peut espérer que la réponse anticorps soit protectrice et suffisamment durable. Mais il faut le démontrer et c'est à nous de faire le travail", explique le Pr Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg. 200 soignants sont actuellement soumis à ce test sérologique. 

L’autre enjeu de cette étude : évaluer les tests dits "rapides"

Face à l’urgence, l’industrie s’est empressée de produire ces tests sérologiques d’un genre nouveau. "Actuellement, il y a énormément de tests qui sont commercialisés, qui viennent de Chine et de Corée. Ces tests qu’on appelle tests rapides, se font sur des savonnettes à partir d'une gouttelette", confirme le Pr Samira Fafi-Kremer, cheffe de service du laboratoire de virologie, au CHU de Strasbourg. 

Ces tests sont rapides car le diagnostic tombe entre 10 et 15 minutes,. Mais il faut déterminer leur efficacité. ’Cette étape d’évaluation est très importante, continue la spécialiste. Il y a beaucoup de tests, et ils n’ont pas tous la même fiabilité. Si on dit à quelqu’un qu’il est protégé alors qu’il ne l’est pas, il va y avoir un petit relâchement sur les mesures barrières et ça, ça peut être dangereux."