Le reconfinement pourrait diminuer de 60% les hospitalisations

Le reconfinement devrait abaisser les hospitalisations de 60%, même en gardant les écoles ouvertes, selon l’Inserm. Mais cela ne suffira pas à endiguer l’épidémie et il faut réfléchir aux moyens d’éviter un effet rebond au déconfinement.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Alexandros Michailidis

Quel va être l’impact du reconfinement sur les hospitalisations liées au coronavirus ? Dans un rapport publié le 26 octobre 2020, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) prévoit que le reconfinement tel qu’il a été adopté diminue de 60% les hospitalisations en Ile-de-France.

Ce chiffre est le résultat d’une modélisation mathématique qui s’appuie à la fois sur les données obtenues au cours de la première vague, le mode de transmission du virus, les déplacements des Franciliens et les contacts entre personnes.

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Trois scénarios envisagés

Les chercheurs ont envisagé plusieurs scénarios : pas de mesures particulières, un confinement complet comme au printemps pendant un mois et un confinement plus léger avec les écoles ouvertes, comme actuellement.

  • Premier cas de figure : sans aucune mesure, le pic épidémique aurait probablement été atteint à la fin de l’année, avec environ 1.000 hospitalisations par jour.
  • Deuxième possibilité : un confinement complet similaire à celui du printemps mis en place pendant un mois. Ce système aurait, selon les projections, permis de réduire la pression sur le système de santé de 29 à 48% et de réduire le nombre d’hospitalisations de 55 à 74% jusqu’à la fin de l’année.
  • Enfin, le dernier scenario envisagé est celui du reconfinement actuel, plus léger que le premier confinement. "Maintenir les écoles ouvertes pendant la période de confinement réduirait légèrement les chiffres attendus : 52 à 69% du nombre d’hospitalisations jusqu’à la fin de l’année si les écoles maternelles et primaires sont ouvertes et 41 à 60% si toutes les écoles jusqu’au lycée sont ouvertes" détaillent les chercheurs.

Une réalité plutôt optimiste

Les écarts de projections s’expliquent par le délai de mise en œuvre. Car "plus le confinement est mis en œuvre tôt, plus ses effets sur l’épidémie sont importants en peu de temps" rappellent ainsi les auteurs du rapport.

Or, le reconfinement a été mis en place le 30 octobre quand les analyses de l’Inserm, publiées juste avant l’annonce de cette mesure, tablaient sur le 2 novembre. Les prévisions devraient donc plutôt se situer du côté du chiffre optimiste de 60%. Mieux, le protocole renforcé dans les lycées annoncé le 5 novembre qui prévoit davantage de cours à distance devrait aussi contribuer à faire baisser le nombre d’hospitalisations.

Anticiper l’effet de rebond du déconfinement

Mais dans tous les scénarios, ces mesures seront insuffisantes pour endiguer complètement l’épidémie. Comme le rappelait le Conseil scientifique le 3 novembre, la deuxième vague dans laquelle nous nous situons actuellement ne sera sûrement pas la dernière et il faut selon ces experts s’attendre à "plusieurs vagues successives durant la fin de l'hiver/printemps 2021".

Pour limiter au maximum un effet de rebond après le reconfinement, les chercheurs de l’Inserm préconisent de planifier au plus vite "des stratégies pour maintenir l'épidémie sous contrôle lors de la levée du confinement". Reste à savoir combien de semaines seront nécessaires pour atteindre un niveau de circulation du virus assez faible pour envisager un déconfinement et adopter ces stratégies anti-rebond.