Le passage en réanimation, la cause de séquelles indélébiles

Près de 7 000 personnes sont actuellement en réanimation et les cas les plus graves sont généralement mis sous respirateur. Un acte qui peut laisser des traces physiques comme psychiques. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

En réanimation, les machines prennent le relais des organes vitaux. Des traitements lourds comme l’intubation trachéale ou la mise sous respirateur artificiel sont difficilement supportables. Alors pour soulager le patient et permettre une prise en charge optimale, il est plongé dans un coma artificiel. Mais en restant immobilisé, le malade perd de la force dans les muscles. Une réadaptation est donc nécessaire à son réveil. 

Pour les séjours de plus de deux semaines comme c’est le cas pour les malades du Covid-19, les conséquences peuvent être plus lourdes qu’une simple fonte musculaire, "c’est-à-dire des polyneuropathies de réanimation et des troubles psychologiques, et là, ça va être une rééducation neuro-motrice beaucoup plus importante", confirme le Professeur Jean Paysant, directeur de l’Institut Régional de Réadaptation de Nancy. Une mauvaise prise en charge pourrait entraîner des séquelles fonctionnelles et affecter à long terme l’état cardio-respiratoire du malade.

Des séquelles physiques comme psychiques

Les professionnels de santé s’accordent sur un point : ces patients sortent rarement indemnes de ce passage en réanimation. L’expérience est traumatisante et peut marquer l’individu. "Le patient peut rester traumatisé par ces vécus-là. La famille, les proches peuvent être aussi déroutés. L’oreille d’un spécialiste est donc importante. Il ne faut pas rester seul avec des vécus comme ça qui peuvent être assez terrifiants", d'après Hélène C.Priest, psychologue et psychanalyste au sein de l’association pour le maintien du lien psychique en soins intensifs. 

Si les services de réanimation sont pour l’instant en première ligne, l’ensemble du corps médical devra rester grandement mobilisé pendant des mois pour prendre en charge les anciens malades du Covid-19.