Coronavirus : flambée dans l’hémisphère Sud, l’Europe reconfine localement

Le coronavirus gagne du terrain au Sud, notamment en Inde et en Australie. En Europe, l’Espagne reconfine localement deux zones et la prudence reste de mise en France.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Andrii Vodolazhskyi

"Vous ne pouvez pas ignorer le problème (…), il ne va pas disparaître comme par magie". C’est ce qu’a déclaré le responsable des urgences sanitaires à l'OMS, Michael Ryan, à propos de la pandémie de Covid-19 lors d’une conférence de presse le 3 juillet. "Les gens doivent se réveiller. Les chiffres ne mentent pas et la situation sur le terrain ne ment pas", a-t-il poursuivi, soulignant qu'"il n'est jamais trop tard, dans une épidémie, pour prendre le contrôle".

Dans chacune de ses allocutions, l’OMS se dit encore inquiète de la situation mondiale. A ce jour plus de 11 millions de cas d'infection au SARS-CoV-2 ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires depuis le début de l'épidémie, et au moins 531.789 morts ont été comptés dans le monde. Et les chiffres continuent de grimper.

A lire aussi : Images 3D : le Covid-19 comme vous ne l’avez jamais vu…

Hausse des décès en Amérique du Sud

Les États-Unis restent encore aujourd’hui le pays le plus touché avec 129.891 décès et près de trois millions de cas confirmés.
La tendance demeure également inquiétante dans plusieurs pays d'Amérique latine. Le Brésil, tout d’abord, est le deuxième pays le plus touché avec près de 65.000 décès. Le Chili a annoncé dimanche 5 juillet avoir franchi le seuil des 10.000 morts, et la Colombie celui des 4.000 morts. Au Pérou, le nombre de personnes contaminées dépasse les 300.000, dont plus de 3.600 nouveaux cas au cours des 24 dernières heures.

L’Inde devient le 3e pays le plus touché

De son côté, l'Inde a annoncé ce 6 juillet avoir recensé un total de près de 700.000 cas de Covid-19 depuis le début de l'épidémie, devenant le troisième pays du monde le plus touché en nombre de contaminations.

Selon le ministère indien de la Santé, un total de 697.358 cas d'infection au nouveau coronavirus ont été recensés depuis le début de la pandémie, dont quelque 24.000 au cours des dernières 24 heures, pour 19.963 décès.

L’État australien de Victoria isolé du reste du pays

L’inquiétude plane aussi en Australie, où les autorités s’apprête à isoler l'État de Victoria du reste du pays pour lutter contre une inquiétante hausse du nombre de cas de coronavirus. Ainsi, pour la première fois depuis le début de la pandémie, la limite qui sépare les deux États les plus peuplés de l'immense île-continent - celui de Victoria et celui de Nouvelle-Galles du Sud - sera fermée à compter de minuit dans la nuit de lundi 6 à mardi 7, ont déclaré les autorités de ces deux États.

L'Etat de Victoria a fait état lundi 6 juillet d'un nombre record de 127 cas alors que le virus s'est propagé dans la ville de Melbourne, notamment dans plusieurs immeubles densément peuplés. Après des semaines d'allégement des mesures de restrictions, Melbourne a donc enregistré une flambée du nombre d'infections, conduisant les autorités sanitaires à confiner les habitants de certains quartiers. Cette mesure, qui doit rester en vigueur jusqu'au 29 juillet concerne plus de 300.000 habitants de cette ville, la deuxième du pays, qui en compte cinq millions.

Deux zones reconfinées en Galice et en Catalogne

Et en Europe, quelle est la situation ?  En Espagne, les 70.000 habitants d'une région côtière en Galice (nord-ouest), sont à nouveau soumis depuis le 5 juillet à des mesures de confinement en raison d'une hausse de contaminations. Les habitants de 14 localités ne pourront pas sortir de la zone ni se réunir à plus de 10 personnes.
Même situation en Catalogne : la veille, les autorités ont reconfiné la zone de Lerida, à 150 km à l’ouest de Barcelone, qui compte plus de 200.000 habitants. Malgré ces reconfinements locaux, l’Espagne estime avoir réussi à contrôler la contagion après le sévère confinement de plus de trois mois de toute la population, levé le 21 juin.

Au Portugal voisin, des foyers subsistent, notamment dans la région de Lisbonne : 700.000 habitants de 19 quartiers populaires de la banlieue de la capitale portugaise ont été reconfinés le 1er juillet à domicile pour deux semaines, afin d'endiguer des contaminations reparties à la hausse.

La Grèce a annoncé le 5 juillet qu'elle fermait ses frontières à tous les ressortissants de Serbie jusqu'au 15 juillet à cause d'une flambée de contaminations au Covid-19 dans ce pays.

En France, "nous n’en avons pas fini" avec le virus

En France métropolitaine, même si le coronavirus est encore là, la situation semble sous contrôle et aucun signal de reprise n’a été observé, affirmait le 3 juillet l’agence sanitaire Santé publique France. Le nombre de "clusters" en cours d’investigation a diminué sur le territoire, passant de 91 sur 304 recensés entre le 9 mai et le 1er juillet, à 89 sur 307 le 2 juillet.

Mais "nous n’en avons pas fini" avec l’épidémie, alertait ce 6 juillet au micro de France Inter le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique. Selon lui, les reconfinements locaux des pays européens constituent un "signal d’alerte" pour la France.

A court terme, le principal risque cet été est celui des "grands rassemblements avec des super-contaminateurs" qui pourraient conduire à des reconfinements localisés. A moyen terme, "quand il recommencera à faire froid dans l’hémisphère Nord, le virus reviendra" redoute enfin l’épidémiologiste.