Une toux persistante ? Gare à la coqueluche !

Une épidémie de coqueluche sans précédent fait des ravages en Angleterre. Rien qu'en septembre 2012, au moins 1 322 Anglais ont contracté l'infection respiratoire et 10 nourrissons en sont morts. Très contagieuse, la maladie encore mal connue du grand public, touche près de 400 000 personnes par an et représente la première cause de mortalité infectieuse chez le nourrisson en France. Lumière sur une maladie sournoise, inoffensive chez les adultes, mais potentiellement mortelle chez les nourrissons et les personnes à risque, telles que les femmes enceintes et les personnes âgées.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le
Une toux persistante ? Gare à la coqueluche !

La coqueluche ou whooping cough en anglais, littéralement la toux convulsive, est une infection respiratoire due à une bactérie appelée Bordetella Pertussis. Très contagieuse, elle est transmise par voie aérienne via des minuscules gouttelettes de salive infectées qui sont expulsées lors de la toux ou de la parole. Le microbe pénètre alors dans les voies respiratoires puis s'y accroche littéralement pour se multiplier et sécréter une toxine, nocive pour les cellules. Le point de départ d'une pénible maladie…

Des symptômes longs et éprouvants

Prenant d'abord l'aspect d'un simple rhume avec écoulement nasal, toux et fièvre modérés, la coqueluche se diagnostique grâce à un symptôme caractéristique, la toux ou plus précisément la quinte de toux. Typiquement, chaque quinte est composée de secousses expiratoires en série, suivies d'une longue reprise inspiratoire bruyante appelée "chant du coq". En plus d'être pour le moins gênantes, les quintes peuvent provoquer des crises de suffocation avec apnée et cyanose (une coloration bleue de la peau et des muqueuses) et des vomissements.

Les quintes se produisent plus volontiers la nuit, perturbant ainsi le sommeil du malade, et ne s’accompagnent pas de fièvre.

La maladie est d'autant plus éprouvante qu'elle est longue : la toux quinteuse dure plus de trois semaines puis s'en suit une phase, dite de convalescence, où la fréquence des quintes s'espace progressivement.

Malgré ces deux caractéristiques, le diagnostic n'est pas si facile. Le hic ? Les formes cliniques bien moins typiques chez le nourrisson, les adolescents et les adultes.

Des complications graves chez le nourrisson

Chez les bébés trop jeunes pour être vaccinés, la gêne respiratoire peut entraîner des complications pulmonaires mortelles ou des affections neurologiques à type de crises convulsives et d'encéphalites pouvant laisser de graves séquelles.

Une contagion fourbe

La coqueluche est une maladie très contagieuse touchant le plus souvent les membres d'une même collectivité ou d'une même famille. Elle se transmet d'autant plus facilement que la contagiosité est maximale durant la première phase de la maladie, volontiers apparentée à un rhume.

Comment protéger son enfant ?

La vaccination des nourrissons dès l'âge de deux mois, mais aussi de toutes personnes en contact avec eux est le meilleur moyen de prévention de l'infection. Rappelons que pour les adultes vaccinés durant leur enfance, un rappel est nécessaire dix ans après la dernière vaccination, soit vers l'âge de 26-28 ans.

Quels sont les traitements ?

Une hospitalisation est systématique pour les nourrissons de moins de 3 mois (car ils sont à risque de développer des complications graves) ou pour tous enfants présentant des signes de gravité à type de cyanose, de trouble de conscience ou de trouble du rythme cardiaque.

Le traitement fait appel essentiellement à des antibiotiques, mais uniquement lors des trois premières semaines d'évolution de la maladie. N'accélérant pas la rémission, ils permettent seulement de réduire rapidement la contagiosité. L'antibiothérapie est également préconisée pour toutes les personnes de l'entourage proche du malade quelque soit leur âge et si elles n'ont pas reçues de rappel vaccinal dans les cinq dernières années.

L'isolement et l'éviction scolaire sont recommandés jusqu'à 5 jours après le début d'une antibiothérapie, 30 jours sinon.

Enfin la mise à jour vaccinale car rappelons-le, la coqueluche n'est pas une maladie immunisante. Ainsi, l'avoir contracté une fois, n'empêche pas de l'avoir une nouvelle fois!

Vous l'aurez compris, il faut surtout prendre son mal en patience !

En savoir plus

  • PKids.org
    Pour écouter à quoi ressemble une toux de coqueluche.